Mais qui sont les assassins de l'école ?

Auteur : Carole BARJON
Editeur : Robert Laffont

À l'origine de ce livre : l'indignation d'une parente d'élève et d'une citoyenne attachée à l'école publique, découvrant il y a une quinzaine d'années, lorsque ses enfants étaient à l'école, les aberrations qui y avaient cours, notamment dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture et dans l'enseignement du français, ainsi qu'en histoire où on avait trouvé intelligent et novateur de supprimer la chronologie. C'est avec le même effarement qu'elle découvre aussi à ce moment-là les justifications des « pédagogistes » pour qui il faut placer « l'élève au centre » et non plus le savoir.
Malgré les nombreux ouvrages d'instituteurs ou de professeurs parus depuis 2003 pour alerter sur les conséquences catastrophiques de cette nouvelle pédagogie, malgré le constat d'échec et le nombre croissant d'élèves qui ne savent pas lire à l'entrée en sixième, constat aujourd'hui admis par tous, malgré encore les quelques - très discrets - mea culpa des instigateurs de ce système, le pédagogisme est toujours à l'oeuvre rue de Grenelle, comme en témoigne la récente et très contestée réforme des programmes.
Il est donc plus que jamais d'actualité de tirer la sonnette d'alarme, surtout à l'approche de la campagne présidentielle au cours de laquelle les candidats devront se prononcer sur l'avenir du système éducatif, question qui suscite une énorme attente chez les Français, à en juger par les succès de librairie des ouvrages consacrés à ce sujet.
Carole Barjon a voulu savoir qui était à l'origine de mesures simples mais nuisibles comme la suppression de la dictée, des leçons de grammaire, de la récitation ou du « par coeur ». Qui, s'il est possible de le retrouver, est l'auteur de l'expression, devenue hélas célèbre, de « référentiel bondissant » pour désigner un ballon.
« À l'heure où les Français jugent de plus en plus normal que les décideurs de ce pays rendent des comptes sur les choix qu'ils ont engagés, écrit Carole Barjon, à l'heure où, par exemple, les médecins sont poursuivis en justice en cas de faute médicale, je trouve légitime de demander des comptes aux "coupables", aux "assassins" de l'école. » Elle dresse le portrait des responsables de la faillite scolaire actuelle : inspirateurs lointains, théoriciens et idéologues comme Philippe Meirieu, le pape des pédagogistes, ou François Dubet, metteurs en oeuvre, comme les inspecteurs généraux de l'Éducation nationale ou les présidents successifs du Conseil des programmes, mais aussi les ministres de l'Éducation, qui ont, ou non, voulu et/ou su imposer leur volonté politique à l'administration.
Toujours sous forme de portraits-interviews, elle raconte aussi l'histoire des « lanceurs d'alerte », des « résistants » qui ont eu la lucidité de repérer les consignes délirantes, le courage d'y résister, souvent en cachette de l'administration de la rue de Grenelle, et parfois de les dénoncer publiquement au risque de compromettre leur avancement. Par souci, comme c'est aussi le cas de l'auteur, de défendre les principes fondamentaux de l'école républicaine.

18,00 €
Parution : Septembre 2016
234 pages
ISBN : 978-2-2211-8885-9