J.E Hoover confidential

Auteur : Anthony Summers
Editeur : MANUFACTURE DE LIVRES

Patron du FBI de 1924 à 1972, nul n'a connu autant l'Amérique des années 1920 à 1970 que J. Edgar Hoover. Avec un réalisme féroce, Anthony Summers, le grand spécialiste anglais des biographies sulfureuses, prix Pulitzer, nous fait revivre plus de cinquante ans d'histoire de la part obscure des États-Unis.
Commentant son livre, Norman Mailer a écrit « Hoover a fait plus de mal aux États-Unis que Joseph Staline... »

J. E. Hoover est embauché par le « Bureau d'investigation » au lendemain de la Première Guerre mondiale. Sans délai, il se consacre à la chasse aux "Rouges", qui demeurera, toute sa vie, sa hantise. Nommé directeur en 1924, il sera le patron du FBI jusqu'à sa mort, le 2 mai 1972. Atteint de troubles obsessionnels convulsifs, il ne passe pas une heure sans se laver les mains. Homme du Sud puisqu'il est né en Géorgie, Hoover est un raciste décomplexé.
Pour lui, un Blanc vaut deux Noirs. Il n'aime pas plus les Juifs que la société américaine de l'époque et il a pour les catholiques la prévention d'un protestant qui voit dans la confession un mécanisme pervers. Il se veut le rempart d'une morale victorienne qui dénonce toute sorte de déviations et stigmatise à foison l'adultère et l'homosexualité comme les plaies ouvertes d'une société décadente.
Mais ce puritain conservateur cache un homosexuel honteux. La montée de la criminalité pendant la crise de 29 fera sa légende et celle de ses hommes, les G Men . Mais le FBI se transforme bien avant la Seconde Guerre mondiale en police politique. Les progrès de la technologie permettent désormais d'écouter qui l'on veut, quand on veut, ce qui permet d'en savoir long sur les suspects, y compris sur leur vie privée.
Les États-Unis lui « doivent » le laboratoire le plus moderne du monde, un archivage d'empreintes digitales qui englobait, au terme de sa carrière, 159 millions d'individus. Il a traqué toutes les « sorcières » possibles et imaginables, privilégiant les cibles en vue et ne négligeant aucun recoin de leur vie privée.
Tous les présidents essayeront peu ou prou de le démettre ou de l'éloigner. Mais aucun n'osera le freiner dans sa lutte contre les opposants qui conduira au maccarthysme après la guerre. Joseph McCarthy ne sera jamais que la marionnette ventriloque de Hoover. Quand les Kennedy accèdent au pouvoir en 1960, ils s'étonnent de l'énergie consacrée par le FBI à la lutte contre le communisme au regard des faibles efforts déployés pour combattre le crime organisé. Hoover le prend mal et face au président, lui rappelle la contribution de la mafia à son élection et les rapports que son père Joe entretient avec elle.
Le harcèlement de celle-ci par Bobby jouera pour beaucoup dans l'assassinat de JFK. Mais les Kennedy manquent d'atouts pour dominer Hoover. Ils ne connaissent certainement pas le secret d'Edgar. Avant-guerre, Edgar a essayé de mettre la main sur l'OSS qui deviendra plus tard la CIA.
Pour contrer Edgar, les hommes des services secrets de l'armée le piègent. Il est pris en photo alors qu'il embrasse son numéro deux, l'intraitable Clyde Tolson. Les photos tombent dans les mains de la mafia qui s'en servira pour maintenir Hoover à distance menaçant de révéler son homosexualité et sa vie conjugale avec son numéro deux. On comprend alors que rien ne le motive à se dresser contre le complot qui se dessine dans l'ombre pour assassiner JFK et dont il a la preuve par de nombreux comptes rendus d'écoutes.
Il ne contredira évidemment jamais la commission Warren qui conclut prématurément à l'acte d'un déséquilibré. À sa mort, les dossiers de l'homme qui avait passé sa vie à espionner l'Amérique ont disparu.
Pouvait naître la légende de ce personnage digne des romans de James Ellroy, incarné à l'écran par Leonardo Di Caprio dans le film J.Edgar de Clint Eastwood et qui a inspiré à Marc Dugain son roman la malédiction d'Edgar.

21,90 €
Parution : Novembre 2014
388 pages
ISBN : 978-2-3588-7079-5
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