Un été

Auteur : Vincent Almendros
Editeur : Les Editions de Minuit
Sélection Rue des Livres

Jean, mon frère, venait d'acheter un voilier et m'invitait à passer quelques jours en mer. Je n'étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 8 janvier 2015 Petit livre, grande sensation. Ou, si vous préférez, «Un été» pour l'hiver. Parmi les 353 romans français de cette nouvelle rentrée littéraire, il ne faut pas manquer, en effet, le deuxième de Vincent Almendros. Cet auteur de 36 ans réussit la prouesse, en eaux troubles et en 96 pages, de tenir à la fois une histoire d'amour, un thriller marin, un récit de la fraternité et un huis clos à ciel ouvert. Les trois sont ambigus et le mystère ne se lève, cruel et ricanant, qu'à la toute dernière page. Pierre, le narrateur, embarque à Naples sur le voilier de son frère, Jean. Le premier est venu avec la blonde Lone, sa petite amie suédoise qui termine une thèse sur la parité homme-femme. Le second vit depuis sept ans avec Jeanne la brune, dont Pierre fut l'amant. Le bateau glisse lentement vers Capri. Il fait une chaleur caniculaire. L'air est irrespirable. Les corps exsudent. Le jour, la mer est d'huile et, la nuit, « goudronnée ».
Les méduses prolifèrent, qui remontent le temps et le courant avec leurs « ombelles opalines ». Pierre et Jeanne s'observent, se frôlent, se rapprochent et se retrouvent dans la cabine. Rien n'est appuyé. Tout est suggéré. Etonnant peintre d'atmosphère, Vincent Almendros écrit à l'aquarelle. Sa phrase faussement simple coule comme une eau salée au pied d'un rocher. C'est de la littérature. Et de la meilleure. On s'empresse de vous en conseiller la lecture, car ce bref roman ne provoquera aucun débat de société, aucune polémique, aucune révolution. Y a-t-il encore la place, l'hiver, pour « Un été » ?
Marine Landrot, Télérama, 15 janvier 2015 Sur un voilier en pleine mer, dans une lumière suspendue, Jean et Jeanne s'aiment. Le calme avant la tempête. Un récit hypnotique.
Jeanne et Jean sont sur un bateau. Ils s'aiment et la traversée durera tout un passé. Disons (c'est avec cet impératif que s'ouvre le livre) qu'il y a du tangage dans l'air, et que les lames de fond venues de très loin s'apprêtent à surgir à la surface. Le roman se situe avant la tempête, dans une luminosité suspendue, où mêmes les éléments semblent retenir leur souffle. Sur le voilier, il y a aussi Je, le narrateur, et Lone, un bout de solitude étrangère, qui dort les jambes repliées en L, comme son initiale, quintessence de la féminité. L'exiguïté de l'unité de lieu, nautique et inconfortable, décuple les sens et le besoin d'évasion. Comme dans Les Affinités électives, de Goethe, les couples se font et se défont, les combinaisons sont multiples, traçant des lignes parallèles et des diagonales entre les êtres.
En 2011, Vincent Almendros imposait son écriture opalescente dans son premier roman, Ma chère Lise, sur la mélancolie éthérée des amours adolescentes, où déjà chantait le clapotis de la mer. Il poursuit ici sa quête de transparence, sonde les matières et les objets (chapeaux, casquettes, gilets de sauvetage sont presque des créatures vivan¬tes, immobiles), scrute l'étrangeté de la faune (oursins, étoiles de mer, plancton provoquent une stupeur proche du malaise) et parvient à créer un climat tranquillement hypnotique. D'où vient que cet auteur, né en 1978, nourrisse ses romans d'une esthétique très années 1960, puissante et dépouillée ? Dansent sous nos yeux les images de Plein Soleil, de René Clément, et de L'Eclipse, de Michelangelo Antonioni, à la lecture de ce roman aussi limpide que crépusculaire.

6,50 €
Parution : Janvier 2018
Format: Poche
94 pages
ISBN : 978-2-7073-4425-0
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La presse en parle

Il ne faut pas manquer le deuxième roman de Vincent Almendros. Cet auteur de 36 ans réussit la prouesse, en eaux troubles et en 96 pages, de tenir à la fois une histoire d’amour, un thriller marin, un récit de la fraternité et un huis clos à ciel ouvert. Les trois sont ambigus et le mystère ne se lève, cruel et ricanant, qu’à la toute dernière page. Pierre, le narrateur, embarque à Naples sur le voilier de son frère, Jean. Le premier est venu avec la blonde Lone, sa petite amie suédoise qui termine une thèse sur la parité homme-femme. Le second vit depuis sept ans avec Jeanne la brune, dont Pierre fut l’amant. Le bateau glisse lentement vers Capri. Il fait une chaleur caniculaire. L’air est irrespirable. Les corps exsudent. Le jour, la mer est d’huile et, la nuit, goudronnée. Les méduses prolifèrent, qui remontent le temps et le courant avec leurs ombelles opalines. Pierre et Jeanne s’observent, se frôlent, se rapprochent et se retrouvent dans la cabine. Rien n’est appuyé. Tout est suggéré. Étonnant peintre d’atmosphère, Vincent Almendros écrit à l’aquarelle. C’est de la littérature. Et de la meilleure.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur

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