Les savoirs de l'ombre : La surveillance militaire des populations aux Etats-Unis (1900-1941)

Auteur : Alexandre Rios-Bordes
Editeur : Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Cet ouvrage relate la naissance aux États-Unis, de la Première à la Seconde Guerre mondiale, de services de renseignement militaires (armée de terre et marine) qui ont progressivement développé des méthodes de surveillance de la population civile américaine, une « vigilance domestique ».
Rios-Bordes montre de manière détaillée comment cette vigilance parallèle et discrète s'est éloignée du contre-espionnage au sens classique pour cibler de plus en plus des éléments supposés hostiles ou menaçants en raison de leurs engagements ou même simplement de leurs opinions (visant ainsi les com- munistes ou les pacifistes).

L'originalité de l'ouvrage, qui se place explicitement dans le champ émergent des Surveillance Studies, tient dans la manière dont il opère une plongée en profondeur dans les archives parlementaires, judiciaires et militaires du début du xx e siècle qu'il suit jusqu'au début des années 1970. On assiste ainsi à l'émergence silencieuse d'un État secret américain, incarné par des bureaucraties opaques radicalement autonomes qui élaborent, formulent et opèrent une rationalité inavouable, ce qu'il est convenu d'appeler : une forme contemporaine de raison d'État.

23,00 €
Parution : Mars 2018
348 pages
ISBN : 978-2-7132-2720-2
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La presse en parle

Caméras, écoutes, hackeurs : la surveillance hante les imaginaires contemporains. Ces réalités massives, supervisées par de puissantes agences étatiques, ont fait naître tout un champ de recherche, les « surveillance studies », dans lequel s’inscrit le livre qu’Alexandre Rios-Bordes a tiré de sa thèse. Il y retrace la genèse de ces services dans l’armée américaine autour de la première guerre mondiale : des militaires obtiennent, puis gardent en temps de paix, un pouvoir d’enquête démesuré sur leurs concitoyens suspects de subversion, activistes noirs et ouvriers notamment. Par une patiente plongée dans leurs archives, l’historien reconstitue la fabrication du renseignement. Un travail méticuleux, qui permet de poser à nouveaux frais une question vieille comme le soupçon : qui surveille ceux qui surveillent ?
A. Lz, Le Monde

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