Les ateliers de Mondrian. Amsterdam, Laren, Paris, Londres, New York.

Auteur(s) : Cees W. de Jong, Marty Bax, Marjory Degen, Martijn F. Le Coultre, Katjuscha Otte, Ingelies Vermeulen
Editeur : Hazan

Avec les Russes Vassily Kandinsky et Kasimir Malevitch, Mondrian est l'un des pionniers les plus influents de la peinture abstraite. Sa réputation s'est construite dès le début de sa carrière selon une représentation transcendantale de l'image (en particulier dans le paysage), basée sur l'épuration radicale du tableau. Toute trace de référence au naturel visible est progressivement évacuée au profit d'une vision de l'Universel. Cette méthode se manifeste depuis son interprétation de plus en plus abstraite du cubisme analytique de 1912 à 1914 à Paris, jusqu'à ce qu'en 1917, il concentre tous ses moyens sur la construction d'une composition équilibrée, faite de formes réduites et allongées à des rectangles et quelques couleurs, placées sur une trame orthogonale, le tout décliné en séries jusqu'à la fin de sa vie. Cet ouvrage propose d'analyser l'oeuvre de Piet Mondrian en découvrant ses différents ateliers, d'Amsterdam à Laren, de Paris à Londres, puis New York. Ce sont là les villes où Mondrian a vécu et travaillé et où il a aménagé ses ateliers d'une façon toute personnelle. En explorant ces lieux (grâce à de nombreuses photos d'archives et de plans), le lecteur pénètre au coeur de la création artistique et en comprend le processus. Car les différents ateliers font écho à des périodes bien précises de l'évolution de la vie et de l'oeuvre de Mondrian, depuis les tableaux naturalistes des environs de 1890 et les oeuvres néo-impressionnistes expérimentales jusqu'aux peintures abstraites avec leur réseau de lignes et de plans. Mondrian, qui est entré à l'Académie Nationale des Beaux-arts d'Amsterdam en 1892, est alors un peintre réaliste très soucieux de représenter la réalité et la nature dans tous ses aspects, car c'est elle qui permet l'accès aux révélations spirituelles, selon une pensée traditionnelle liée au protestantisme. Natures mortes et paysages de campagne sont ses sujets dominants. Lors d'une exposition à Amsterdam en 1912, il découvre le cubisme et décide alors de s'installer à Paris pour rejoindre le groupe des peintres « cubistes ». C'est au cours de cette période parisienne, entre 1912 et 1914, qu'il passe d'un cubisme figuratif à un cubisme plus abstrait dans lequel les objets perdent leur fonction figurative pour un ensemble de lignes formelles horizontales et verticales, mêlées aux couleurs primaires dans un espace à deux dimensions. Il travaille avec les couleurs pures : rouge, jaune et bleu, qu'il associe au blanc, qui lui sert de fond, et au noir, qui délimite les couleurs entre elles. Il structure ses oeuvres de manière géométrique en utilisant essentiellement des formes rectangulaires et des lignes d'épaisseur variable. Les croyances théosophiques de Mondrian lui font accorder à l'angle droit une signification universelle. Mondrian défini dès lors son système de représentation qu'il nomme peinture néo-plastique et qu'il développera pendant plus de 20 ans jusqu'à son séjour à New York. En 1938, il se réfugie à Londres puis, en 1940, suite aux bombardements de la ville, il s'embarque en octobre pour New York et découvre une ville en correspondance avec ses tableaux. Depuis longtemps passionné par le jazz, il adopte avec enthousiasme le boogie-woogie et réalise plusieurs chefs-d'oeuvre, à l'aide notamment de ruban adhésif coloré qui permet toutes sortes d'expérimentations. Photos personnelles, documents et dessins en rapport avec les ateliers et les tableaux témoignent de ce parcours artistique, complété des écrits de Piet Mondrian, écrits publiés dans De Stijl, le mensuel international du renouveau de l'art, de la science et de la culture, dont le rédacteur en chef n'était autre que Theo van Doesburg, et pour i10, la revue dirigée par Arthur Lehning.

38,00 €
Parution : Septembre 2015
504 pages
ISBN : 978-2-7541-0840-9
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