La Mort roule en Audi

La trentaine accomplie, Asger habite avec une femme, Sarah, et sa fille, Amalie, dans un quartier très bon chic bon genre de Copenhague et travaille dans une agence de publicité. Mais à la suite d'une énorme bévue qui lui coûte son poste, il amorce une vertigineuse descente vers le fond. La crise de 2008 frappe l'économie danoise et trouver un emploi se révèle impossible. Asger se laisse donc glisser, au rythme des entretiens ratés, dans la volupté du désoeuvrement : il commence à grossir, à boire un peu plus tôt chaque jour, puis de plus en plus tôt chaque matin. Et lorsque, dans un accident de vélo, Amalie est blessée, sa femme le met à la porte. Au bout de six mois d'errance, il est criblé de dettes et se voit forcé d'accepter n'importe quel travail pour survivre : ce sera à Stentofte, une banlieue particulièrement sordide, pour devenir aide-soignant à domicile. Son patient et compagnon de galère, Waldemar, est un homme encore jeune mais très gravement malade. Petit et bossu, presque invalide, une peau blanche de vampire, des yeux verts pénétrants cachés derrière de grandes montures noires, Waldemar suscite immédiatement le malaise, sinon l'effroi. Pourtant, malgré les pronostics des médecins, il continue de vivre avec obstination et dignité. Et il a un plan : aller trouver un guérisseur, dans un petit village perdu du Maroc. Sitôt les fonds réunis, les voilà donc partis dans un voyage rocambolesque à travers l'Europe, à bord d'un vieux combi Volkswagen sans GPS. Sur leur chemin, ils rencontrent une communauté pseudo-anar dans le fin fond du Limousin, tentent leur chance aux dés à Monte-Carlo, assistent à une corrida à Séville, tentent le passage vers l'Afrique via Gibraltar. Mais sur la route, la Mort les talonne dans son Audi noire, menaçante et irréelle. La course contre la mort est lancée.