Piero di Cosimo

Editeur : Oxus

De Piero di Cosimo Vasari a dit qu'il était «un esprit bizarre». Une manière de rendre compte de l'isolement dans lequel cet artiste hors du commun apparaîtra dans le courant pictural du XVIe florentin.Coloriste né, constructeur subtil et ingénieux, avec un goût des formes très précises, il invente des paysages fantastiques dans lesquels il évoque, à travers des mythes classiques, une humanité primitive et sauvage. Les peintures à thèmes sacrés mettent en évidence son souci de vérité rustique.Il sera oublié jusqu'au XIXe siècle, ouvert au fantastique et aux hardiesses. Mais ce sont les surréalistes qui vont le consacrer. André Breton lui accorde le premier rang : «Il n'y a pas de peintres dont la réhabilitation dissipera plus d'impostures.» «Et pourtant, ajoute André Breton, Cosimo fut un peintre «à sujets». On n'a pas assez noté à cet égard l'originalité d'oeuvres presque entièrement consacrées à la mythologie païenne, laquelle, hormis de traditionnelles allégories, reste une exception en plein Quattrocento.«(...) Ses tableaux content les découvertes de l'âge d'or, celle du miel, plus vieille que celle du vin. Non seulement ce paganisme imprègne jusqu'aux détails du paysage, en suggérant l'arborescence aux griffes du dragon d'Andromède et un masque animiste dans les branches d'un arbre mais encore il se couronne d'une sensualité étrange, d'un pansexualisme archaïque où les êtres composites sont les témoins les plus fidèles du monde aboli par la «raison».». Les peintures de Piero di Cosimo figurent parmi les pièces de choix des grands musées du monde : Mars et Venus (Berlin, Staaliche Museum), Visitation (Washington, National Gallery of Art), Retour de la chasse (New York), Metropolitan Museum of Art), L'Incendie de la forêt (Oxford, Ashmoléam Museum)... Elles exercent tant sur les amateurs d'art que sur les chercheurs un extraordinaire pouvoir de fascination.