Quatre enterrements et un mariage

Ce titre vous rappelle quelque chose ? Une comédie romantique anglaise du début des années 1990 ? S’il est vrai que ce premier roman présente certaines similitudes avec le film qui a lancé la carrière d’Hugh Grant, en particulier un héros aussi indécis qu’attachant et une intrigue à rebondissements, une chose est sûre, malgré l’omniprésence de la mort, on n’y pleure pas beaucoup. En tout cas pas de tristesse.

Tout commence avec la mort du patriarche, le baron Christobal de Kerniguet, aventurier raté, homme d’affaires calamiteux, sculpteur obscène et mari infidèle qui laisse à ses trois fils, Ronan, Paul et Archibald, une oeuvre dont ils ne savent que faire, un manoir que les deux premiers se disputent et des appartements parisiens que leurs femmes convoitent.

Ce roman est celui des querelles de famille autour d’un héritage. C’est aussi celui de la jalousie, un cancer qui ronge les relations entre Ronan et Paul, mais aussi entre Tina et Gwen, leurs épouses respectives. Et l’on verra que le plus jaloux n’est pas celui qu’on croit. Si les aînés échafaudent toutes sortes de projets, s’observant sans cesse du coin de l’oeil, négligeant leur petit frère qu’ils prennent pour un doux rêveur, rien ne se passera comme ils ont prévu.

De surprise en surprise, vous allez découvrir les aventures tragicomiques d’une famille française. Une chronique clairvoyante et déjantée, outrancière sans jamais être vulgaire, d’une époque où le marketing s’est infiltré partout, jusque dans les magasins de pompes funèbres, où la provocation sexuelle atteint des sommets de ridicule, où les éditeurs trouvent des méthodes originales pour rentabiliser leur industrie, où les diktats alimentaires d’hygiénistes hallucinés servent de nouveau dogme.

À l’heure où notre monde est immergé dans une vaste banalisation, les héros de Quatre enterrements et un mariage, qui frisent la caricature sans jamais s’y complaire, louent la différence, la fantaisie, et l’humour sous toutes ses coutures.