Couverture du livre : Toi-même

Avis sur le livre : Toi-même

Les disputes entre sœurs sont des accrocs dans le ciel bleu, des fronces dans le tissu de l'insouciance, des apnées appelées à rendre l'air plus précieux ensuite. Marion Duval a trouvé comment capter ces sensations qui font varier les échelles de valeur et passer l'infiniment petit au rang d'étrangement envahissant. Elle raconte la brouille momentanée de deux jumelles sur le parking d'une piscine, après un cours de natation, à travers des peintures suspendues dans l'espace, où le bitume répond au ciel, le rocher anthracite se marie avec le sac à dos scolaire. Les mots sont rares, comme pour leur éviter de blesser irrémédiablement, et les fillettes s'ébrouent dans leur rancœur qui se transforme en effusion. Une grande maturité émane de ces pages. Celle des héroïnes, mais aussi celle de l'auteure de l'album, qui semble avoir tout compris au dialogue entre texte et image et à l'impossible disparition de l'amour, même sous l'orage.