Extrait : Inch'allah : l'islamisation à visage découvert

Auteurs : Gérard Davet, Fabrice Lhomme
Editeur : Fayard

Inch'allah : l'islamisation à visage découvert

Le rituel était pourtant bien établi, depuis de longues années, au sein du service de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Le pot annuel de la PJ 93 se déroulait dans la petite ville de Vaujours, à l’extrémité est du département. Au programme, grillades, vin, football et blagues plus ou moins fines…
Et puis, la fêlure est apparue, subreptice. Au début, en tout cas. Avant de s’élargir, et de révéler une faille, puis un gouffre. De ceux qui ne se comblent pas.
Ils furent d’abord quelques-uns, une dizaine de fonctionnaires de police, tous de religion musulmane, à réclamer de la viande halal. Ensuite, ils cherchèrent à éviter d’être en contact avec les femmes chargées du service, puis exigèrent qu’elles ne manipulent plus le barbecue.
Évidemment, en face, la petite centaine d’enquêteurs se rebella.
Et la désunion, l’absence de cohésion, la crispation s’installèrent au fil du temps.
Difficile de trouver exemple plus frappant du processus que cet ouvrage entend documenter : l’islamisation d’un département, la Seine-Saint-Denis en l’occurrence, qui fait peut-être aussi office, à l’échelle nationale, de « laboratoire », celui de l’évolution spectaculaire d’une partie de la société française.
Le sujet est d’une actualité brûlante. En annonçant au Congrès, le 9 juillet 2018, son intention de donner un nouveau « cadre » à l’exercice du culte musulman, Emmanuel Macron, le président de la République, qui jusqu’alors s’en était tenu à une prudente réserve, l’a affirmé clairement : « Il y a une lecture radicale, agressive de l’islam, qui se fixe pour but de mettre en cause nos règles et nos lois de pays libre, de société libre dont les principes n’obéissent pas à des mots d’ordre religieux. » C’est d’ailleurs au prédécesseur d’Emmanuel Macron que l’on doit le présent ouvrage. Ce sont en effet les déclarations de François Hollande sur ce thème, dans notre livre « Un Président ne devrait pas dire ça… » (Stock, 2016), qui nous ont incités à explorer ce terrain réputé glissant, et même miné. « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute », nous confiait le chef de l’État en décembre 2015. « Il y a un problème avec l’islam parce que l’islam demande des lieux, des reconnaissances, précisait-il. Ce n’est pas l’islam qui pose problème dans le sens où ce serait une religion qui serait dangereuse en elle-même, mais parce qu’elle veut s’affirmer comme une religion dans la République. »