Cette inconnue
"Yaoundé, c'était sa part sauvage et libre, ses années heureuses, là où résidait sa force et sa joie." Constance et Ruben étaient inséparables. Ils habitaient l'un en face de l'autre, fréquentaient la même école primaire, jouaient ensemble dans les rues de Yaoundé. Mais une nuit leur monde s'est effondré. Ils avaient 9 ans. Cette nuit-là, Catherine, la mère de Constance, a pris un taxi vers une destination inconnue. Personne ne l'a plus revue. Le temps a passé. Constance et Ruben vivent loin l'un de l'autre mais ils sont liés à jamais par le souvenir de leur enfance et les mêmes questions : Quel est le secret de cette disparition ? Qui était Catherine ? Cette inconnue raconte un combat et un amour cachés, des vies bouleversées entre la France et le Cameroun, des hommes et des femmes qui cherchent la vérité.
La presse en parle
Géographie et histoire s’entre-tissent et s’éclairent dans le troisième roman d’Anne-Sophie Stefanini. L’écriture glisse en longues phrases fiévreuses et fluides comme s’écoule le Nyong, fleuve au sud de Yaoundé, où se situe, ainsi qu’à Paris, l’intrigue de Cette inconnue. Soit Catherine, une Française insaisissable aux yeux de ses proches. Un soir de 1991, l’enseignante arrivée au Cameroun neuf ans plus tôt, seule et enceinte, disparaît alors qu’une répression brutale s’abat sur les opposants au régime de Paul Biya. Elle laisse derrière elle sa fille Constance, son ami Jean-Martial et Ruben, le fils de ce dernier. Qu’est-ce qui l’a menée dans ce pays toujours marqué par la guerre « taboue » du Cameroun (1955-1962) ? En 2018, Constance, à Paris, et Ruben, à Yaoundé, continuent de la chercher. Mais la ville abrite quantité de fantômes et de silences que l’auteure capture et sonde dans ce roman aux allures de polar politique sur l’impulsion et le coût de nos engagements.
Gladys Marivat, Le Monde