Mon tout petit

Lettre à l’enfant que je n’ai pas eu
Auteur : Delphine Apiou
Editeur : Denoël

«C’est la lettre d’une mère à son enfant qui n’existe pas. Une lettre d’une femme qui se demande quelle mère elle aurait été. Une lettre de questionnement, une lettre d’explication, une lettre de justification, une lettre de séparation, une lettre d’amour. C’est aussi la lettre à elle-même d’une femme qui n’est que femme et qui finit par comprendre que c’est déjà ça.»

Delphine Apiou n’est pas mère et en a souffert. Un regret qu’elle a apprivoisé, avec lequel elle a appris à vivre et surtout qui ne l’empêche pas d’être une femme accomplie… La lettre qu’elle écrit à l’enfant qu’elle n’a pas eu est bouleversante, drôle, pleine de vie, tellement humaine. Universelle.

12,00 €
Parution : Octobre 2020
112 pages
ISBN : 978-2-2071-6054-1

Extrait

Je commence par la fin. Car il a fallu que j’aie terminé d’écrire cette lettre pour trouver les premiers mots que j’allais t’adresser. Pour pouvoir te dire sans craindre de déborder d’émotion combien toi qui n’existes pas as accompagné ma vie. Combien ton absence a été une présence. Tu vois, je parle au passé. Écrire ce livre m’a permis de clore ton chapitre.
Je t’ai écrit pour te dire à quel point j’aurais aimé que tu sois là, que tu vives. Pour conjurer la souffrance de ton absence et les doutes que cette absence a pu engendrer sur ma propre existence. Te dire que tu es la plus grande énigme de ma vie. Ma plus grande incompréhension. Pourquoi n’es-tu pas? Pourquoi ne suis-je pas mère? Ton absence fut une douleur parfois très dure à supporter. Je t’ai écrit pour te dire que désormais tu n’es plus une souffrance mais un regret (ta mère en a plein). Longtemps j’ai voulu crier : « Mais je fais comment, moi, sans toi ?! Je suis qui sans toi? Et, accessoirement, qui s’occupera de moi quand je me ferai pipi dessus, hein ?! » Tu m’as tellement manqué, et c’est encore par moments le cas.
Je t’ai écrit pour te parler de la force qu’il m’a fallu pour surmonter ta non-présence. Combien l’humour m’a été utile. Je suis de ceux qui sont persuadés que le rire est un outil formidable pour avaler la pilule – pilule que j’ai prise pendant des années pour éviter d’être enceinte. Tu vois avec ce jeu de mots assez pourri que ce ricanement peut vite devenir une armure, une carapace contre le trop-plein de tristesse.

Informations sur le livre