Les esclaves du sultan

Auteur : Gilles Veinstein
Editeur : Belles Lettres

Cet ouvrage de Gilles Veinstein, issu de son enseignement au Collège de France (cours 2009 et 2010), nous transporte au coeur du fonctionnement de l'Empire ottoman des XIVe-XVIIe siècles, en l'appréhendant par l'institution politique qui le distingue notamment des États européens contemporains : les esclaves du sultan ou, pour rester plus proche de la formulation ottomane, les « esclaves de la Porte (kapi kullari) ». Comme l'indique l'expression, il s'agit bien d'esclaves, partageant avec l'ensemble de la population servile de l'Empire ottoman les traits inhérents à cette condition de privation. Cependant, par le rang qu'il occupe dans l'État et dans la société, ce « personnel » du sultan présente des différences importantes par rapport à un certain nombre de clichés sur ce qu'est un esclave. Ces esclaves de la Porte (acemi oglan, janissaires, etc.) témoignent d'un phénomène beaucoup plus ancien qui n'est pas propre à l'Islam mais qui, à partir de l'Empire abbasside au IXe siècle de notre ère, a connu dans plusieurs régimes musulmans successifs un développement et une place d'une grande importance : l'esclavage gouvernemental ou étatique. En un sens, dans ce domaine comme dans bien d'autres, l'Empire ottoman ne fait que s'inscrire dans la suite des États musulmans antérieurs. En même temps cependant, ici comme ailleurs, il renouvelle sur plusieurs points l'institution ancienne, à commencer par certaines modalités de recrutement de ces esclaves de la Porte (le devsirme, le ramassage tant décrié des jeunes garçons, sujets du sultan).

27,00 €
Parution : Février 2020
350 pages
ISBN : 978-2-2514-5072-8
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