Éloge de la vieillesse

Auteur : Cicéron
Editeur : Fayard/Mille et une nuits

Un texte essentiel en vue d’une vieillesse accomplie, mais aussi «une leçon de calme, de tranquillité et de sérénité » selon Laure Adler dans sa préface inédite.
« Vieillir est une chance. Vieillir est un avantage. Vieillir est un destin dépendant aussi de son attitude de vie devant l’existant.» Ainsi s’ouvre la préface que Laure Adler donne à l’Éloge de la vieillesse, un court texte philosophique de Cicéron, d’un ton résolument optimiste. De ce guide universel découle une leçon de vie d’une puissance sereine, pour affronter la peur de vieillir et enseigner « la joie de mourir », une « allégresse à tenir la mort en respect et à savoir l’apprivoiser ».

3,50 €
Parution : Novembre 2021
Format: Poche
88 pages
ISBN : 978-2-7555-0821-5
Fiche consultée 26 fois

Extrait

I. « Ô Titus, si je viens à ton aide et dissipe les soucis cuisants qui t’agitent, quelle sera ma récompense ? » Je puis, Atticus, vous tenir le même langage qu’adressait à Flamininus « cet homme sans fortune, mais de si grand cœur » ; quoique je sache bien que vous n’êtes pas, comme Flamininus, « assiégé la nuit et le jour de soins dévorants ». Je connais le juste tempérament de votre esprit et l’égalité de votre caractère, et je sais que vous avez emporté d’Athènes non pas seulement un surnom, mais encore les grâces et la sagesse. Il est cependant de tristes choses dont j’imagine que vous gémissez comme moi, Atticus ; fermer de telles plaies n’est pas une entreprise facile, ni dont je veuille me charger aujourd’hui. C’est de la vieillesse que je me propose maintenant de vous entretenir. Je veux nous soulager tous deux de ce fardeau commun de la vieillesse qui nous menace ou qui nous presse déjà ; quoique je sache bien que vous supportez ce fardeau, comme tous les autres, libéralement et sans ennui, et que vous aurez toujours cette sagesse. Mais comme je me proposais d’écrire sur la vieillesse, cherchant qui je trouverais digne de lui consacrer un travail dont nous pussions tirer un fruit commun, c’est vous qui vous êtes présenté à mon esprit. La composition de ce livre a été pour moi chose si agréable, que non seulement elle a fait évanouir à mes yeux tous les inconvénients de la vieillesse, mais encore me l’a rendue aimable et douce. Jamais on ne pourra faire un assez bel éloge de la philosophie, qui ôte, pour ceux qui l’écoutent, toute amertume à tous les âges de la vie. J’ai déjà parlé beaucoup et souvent encore j’aurai l’occasion de parler des autres âges ; la vieillesse est le sujet de ce livre que je vous envoie. Je n’ai pas mis, comme Ariston de Chios, mon discours dans la bouche de Tithon, car il n’eût rien gagné à cette feinte : mais j’ai fait parler le vieux Caton, qui lui donnera tant d’autorité. Je suppose que Lélius et Scipion témoignent à Caton leur étonnement de ce qu’il supporte si facilement la vieillesse, et que le vieillard leur répond. S’il vous semble mettre dans son discours plus d’art que ses écrits n’en témoignent, attribuez-le à l’étude des lettres grecques, dont nous savons tous qu’il s’éprit dans sa vieillesse. Mais à quoi bon tout ceci ? Les paroles de Caton vous montreront assez tout ce que je pense de la vieillesse.

Informations sur le livre