Confucius et l'Humanisme chinois

Comme les autres « Maîtres Spirituels », ce Confucius mêle biographie de l’homme, description de l’époque et de la civilisation où il a vécu, présentation de la doctrine à l’aide de nombreuses sources (et pas seulement les célèbres Entretiens). La dernière partie, assez longue, est consacrée à l’héritage - à la fois aux héritiers directs durant les premiers siècles du confucianisme (les sectes et les écoles qui s’en réclament), et ensuite à « deux mille cinq cent ans » de confucianisme. La date de publication (1958) a justement permis à l’auteur d’évoquer d’un mot l’influence de Confucius dans la Chine marxiste. Le livre représente donc un parcours complet de l’itinéraire intellectuel et spirituel de Confucius (551-479 av. J.-C.), véritable créateur de la civilisation de l’empire du Milieu. Rappelons que le confucianisme est une doctrine de la vertu très concrète, où le respect du rituel et des manières joue un rôle décisif : il s’agit de vivre une sorte de sagesse très pratique, un respect du juste milieu et des convenances sociales, qui sont la garantie d’une sérénité pour soi et pour la Cité. On a beaucoup reproché à Confucius son influence en politique, car il insiste sur la légitimité du Prince et du pouvoir en place, et donc sur le respect qui lui est dû en toute circonstance. C’est juste, à condition de voir qu’il insiste aussi sur la vertu du Prince, qui doit instaurer la justice et l’égalité. Mais il est vrai que la « pente », faute de critique du politique, est souvent allée dans le sens de la soumission.