Pourquoi les femmes aiment-elles les hommes ?. Et

Ce texte est à l'origine de la publication des textes de Helene Deutsch, une des disciples de Freud dont le deuxième volume, Les « Comme Si » est récemment paru. En quelques mots Les oscillations de Freud dans la découverte de l'oedipe féminin, et l'apport, éludé, de ses élèves et disciples dans cette élaboration théorique. Freud fanfaronna longtemps : lui savait, disait-il, ce que veulent les femmes. Elles envient ce qui leur fait défaut : le pénis masculin, et symétriquement au garçon, qui aime d'abord sa mère, la petite fille aime d'abord son père. Puis brusquement, en 1923, Freud ne sait plus. Et en 1925, il avoue qu'il s'est trompé trente ans durant concernant la fille : à l'origine, il n'y a pas l'envie du pénis, il y a l'amour pour la mère, comme chez le garçon. Ce grand tournant, on n'en avait pas jusqu'à présent mesuré l'ampleur ni la portée. Freud lui-même en avait gommé le relief, soucieux d'éviter la polémique. Marie-Christine Hamon reconstitue pour la première fois le débat du maître avec lui-même, et avec ses élèves. Une communauté de travail dont Freud a parfois éludé ou oublié le rôle est ainsi restituée : le psychanalyste intégrait les réflexions et les matériaux cliniques des autres, fondant par là le travail analytique. Apparaît un Freud éloigné du dogmatisme qu'on lui prête, engagé dans un dialogue passionnant avec les femmes psychanalystes (Helene Deutsch, Karen Horney, Melanie Klein...) qui lui démontrent, cas à l'appui, l'homosexualité de la petite fille. Sont ainsi développées la question de l'homosexualité féminine et celle de la haine pour la mère. L'originalité du livre de Marie-Christine Hamon réside dans la relecture des textes de Freud : elle montre en effet qu'aucun d'eux ne se suffit à lui-même, tous renvoyant toujours à un autre, du maître ou de l'un de ses disciples.