Les Wapshot

Auteur : John Cheever
Editeur : Gallimard

En 1957, John Cheever obtient le National Book Award pour son premier roman, The Wapshot Chronicle, auquel il donne plus tard une suite avec The Wapshot Scandal (1964). Cette chronique familiale reste l'un des livres les plus charmants jamais écrits sur la Nouvelle Angleterre et ses bizarreries provinciales. St. Botolphs, qui ressemble bigrement à Newburyport, est un vieux bourg au fond d'un estuaire. Ce port, comme le Salem de Hawthorne, a connu ses jours de gloire au temps des grands voiliers avant de glisser dans la somnolence du déclin. La petite ville est peuplée de vieilles dames excentriques, comme l'étonnante tante Honora, et de divers spécimens authentiques de la tribu du plus haut intérêt ethnographique, qu'on appelle Yankees. Chacun ici a son pedigree en règle, avec ce qu'il faut de l'arbre généalogique, de pasteurs ayant prêché à leur ouailles la doctrine de la « corruption native » de l'âme, de marins ayant doublé le cap Horn ou fait naufrage dans la mer de Java. L'ancêtre Wapshot, de son prénom Ezechiel, est venu du Dorset au début du 17e siècle, et a successivement engendré dans les terres neuves d'Amérique David, Micabah et Aaron. Trois siècles plus tard on est en fin de lignée. Le dernier des Wapshot - dont le journal intime constitue une grande partie du roman - ne peut faire obstacle à la dislocation de son monde. Il regarde ses deux fils partir picaresquement chercher fortune dans des terres lointaines, inconnues, sauvages : l'un va dans le Sud, l'autre à New York. John Cheever avait un oeil dickensien pour croquer l'excentricité (Les Wapshot a un faux air de carnets de Monsieur Pickwick), mais dessous rôde un mélange de terreur et de fascination devant la facilité avec laquelle l'anarchie des émotions, voire la folie, peut faire craquer la surface des codes et des rituels sociaux. Écrivain américain, né en 1912 et mort en 1982, John Cheever est surnommé le « Tchekhov des banlieues ». Il s'est attaché à décrire et raconter cette middle class sans histoire, quand ses contemporains préféraient décrire la classe ouvrière (Dos Passos, Steinbeck) ou les individus les plus riches (Fitzgerald). Au-delà de la condition sociale de ses personnages, tiraillés entre carcan de la norme et désarroi existentiel, le fondateur de l'école littéraire du New Yorker a imposé sa vision douce-amère du monde, entre acidité et mélancolie. Il publie son premier roman The Wapshot Chronicle en 1957 - auquel il donne plus tard une suite avec The Wapshot Scandal (1964) -, pour lequel il obtient le National Book Award. Considéré comme l'un des plus grands nouvellistes américains, il en a écrit plus de deux cents, il reçoit le prix Pulitzer en 1978 pour The Stories of John Cheever.

8,90 €
Parution : Avril 2008
Format: Poche
416 pages
Collection: Folio
ISBN : 978-2-0703-3737-8