Insurgés

Maximilien Cherfils, " Max ", telles sont les consignes du réseau, doit accomplir une action d'éclat en ce printemps 1943. Il accomplit son destin singulier dans les gorges encaissées d'un pays béni, rugueux et âpre. La Drôme des montagnes. Pourtant, l'attentat, mené dans les règles de l'art, va avoir des conséquences tragiques pour la population de la sous-préfecture. Représailles... Héritier d'une lignée de huguenots émigrés depuis deux siècles à Berlin, Max, en 1936, avait décidé de se réfugier à Strasbourg. Là, il est descendu vers le Sud, terre protestante, dans la vallée de Fénigourd.Insurgés est le roman de cette vie. Celle d'un Allemand combattant d'autres Allemands. Celle d'un mécréant berlinois découvrant en midi huguenot la terre de ses ancêtres camisards. Par la suite, Max va régner toute une vie sur Fénigourd. On revient toujours chez soi. Non pas seigneur ou héros, mais le paysan prospère qu'il est devenu au hasard des vicissitudes irriguera la manière d'être des générations se succédant dans ce pays de romarin et de raisins. Les années Indochine, les événements d'Algérie, les décennies guerre froide, le son de Bill Haley, les " trente glorieuses " se dissolvent peu à peu dans les temps modernes. Les insurgés vieillissent. Max aussi. Pourtant, à son contact, les jeunes gens demeurent singuliers dans cette vallée du bout du monde, dans ce pays où résister à l'air du temps est un bien aussi précieux que l'air qu'on respire. En définitive, il est toujours des préfectures qui méritent d'être incendiées.