La schizophrénie de l'islam

Auteur : Anne-Marie Delcambre
Editeur : Desclée de Brouwer

Le plus souvent, les monuments funéraires ne sont abordés que de deux façons, tout aussi réductrices l'une que l'autre. Pour certains, ce sont des fossiles directeurs de l'histoire de la sculpture : ils sont datés par la mort de celui à qui ils sont consacrés (considération qui, sans nuances, s'avère souvent fausse), on peut donc les considérer comme des jalons dans l'évolution des styles. Pour d'autres, ils sont des manifestations matérielles d'une relation à la mort que l'on voudrait omniprésente au Moyen Age. Ils opposent alors le calme des gisants du XIIIème siècle à la violence des transis pour témoigner d'une nouvelle peur de la mort, corrélative de la naissance de l'individu. Les uns comme les autres nient en revanche l'intérêt de l'histoire de l'art funéraire qui se résume en trois étapes : d'abord, le sarcophage, ensuite, le gisant, enfin, la dalle. Les choses sont plus complexes et les tombeaux ne sont pas simplement des monuments laissés par des hommes du Moyen Age pour faciliter la tâche des historiens de l'art et des mentalités. Leur forme ne peut se comprendre seule. Ces oeuvres, en effet, n'étaient pas destinées à rester isolées mais à s'intégrer dans un édifice religieux, et la question des rapports qu'ils établissent avec lui, sensible notamment à travers le problème de l'emplacement, semble essentiel. Par-delà c'est le problème de leur fonction, à la limite entre spirituel et temporel, entre salut de l'âme et volonté de transmettre une mémoire, qui apparaît fondamental. L'auteur propose donc un parcours de l'Antiquité tardive jusqu'au XVIème siècle.

19,30 €
Parution : Janvier 2006
253 pages
ISBN : 978-2-2200-5619-7
Fiche consultée 26 fois