Soufi ou mufti ? : Quel avenir pour l'islam ?

Dans plusieurs ouvrages vigoureux à l'instar de L'islam des interdits ou de La schizophrénie de l'Islam, Anne-Marie Delcambre avait suscité le débat en pointant les zones de difficulté posées aujourd'hui par la foi musulmane, et en particulier son rapport son rapport à la notion d'interdits et ses relations au texte fondateur, le Coran. Dans ce nouveau livre, l'islamologue, auteur de plusieurs ou ouvrages de référence sur l'islam et Mahomet, entend proposer une approche plus positive : peut-on envisager aujourd'hui sérieusement une évolution positive de l'islam ? À quel prix, à quelles conditions, la foi musulmane peut-elle vivre une forme d'adaptation, une inculturation dans la modernité ? Selon Anne-Marie Delcambre, l'Islam se trouve en quelque sorte à la croisée des chemins, comme le montre souvent la diversité des courants qui l'animent. Il lui faut choisir entre la figure emblématique du mufti, celui qui dit le droit et a tendance à faire de l'Islam une religion légaliste qui enferme le croyant dans les carcans des préceptes, et celle du soufi, animé davantage par la quête spirituelle, par une foi qui valorise davantage l'expérience du divin. Certes, une telle mutation ne peut s'accomplir de manière immédiate et suppose de profondes mutations au plan des mentalités. Il reste qu'elle est sans doute susceptible d'ouvrir à l'Islam, si elle s'accomplit, des horizons nouveaux.