Sources : Les mystiques chrétiens des origines

Qu'est-ce que le christianisme ? Nos racines sont chrétiennes, c'est l'Évangile qui nous a libérés des interdits (religieux aussi) et révélé l'autre comme un visage où s'allume une flamme de résurrection. Pourtant, nous ne le savons plus. Nous nous détournons du christianisme parce que nous croyons le connaître - morale répressive, masochiste, le Père exigeant la mort du Fils - alors que ces clichés désignent seulement des dégénérescences et que nous ignorons le jaillissement originel, libérateur, créateur. C'est pourquoi il a paru nécessaire de revenir aux sources, d'exposer la première expérience chrétienne : mystique si l'on veut, mais au sens de l'existence tout entière transfigurée par un immense dynamisme de résurrection. Textes des « Pères » : ceux qui engendrent. Olivier Clément les a choisis beaux et directs. Il les a longuement commentés, dans un véritable essai sur la signification spirituelle du christianisme dans notre modernité. On trouvera ici les éléments d'une connaissance, au sens de la « vraie gnose » dont parlait Irénée de Lyon, avec les grandes antinomies de l'abîme et de la croix, de l'unité ontologique de tous les hommes et de leur différence non moins absolue à l'image de l'Unitrinité. Les éléments surtout d'une ascèse vivifiante, capable de métamorphoser les passions et de déceler activement la beauté de Dieu à travers les êtres et les choses. Une éthique paradoxale enfin, une éthique de l'amour créateur au service de l'homme irréductible. En bref, Olivier Clément tente de montrer la modeste et forte réalité d'un christianisme non idéologique, à propos duquel on pourrait dire avec Berdiaev : « Dieu est la liberté de l'homme. »