Dictionnaire du rock, tome 1 (A à L)

Auteur : Michka Assayas
Editeur : Robert Laffont

"En 1960, Jagger et Richards (qui n'a pas encore retiré le «s» de son nom) vivent toujours dans leur banlieue de Dartford. Ils sont issus de milieux sans histoire : le père de Jagger est professeur d'éducation physique, celui de Richards est jardinier-paysagiste. Après avoir fréquenté la même école primaire, ils se sont perdus de vue. Fils unique, Richards baigne dans la musique depuis l'enfance. Sa mère écoute le jazz de Louis Armstrong et le folk-blues de Furry Lewis, qui fait un grand retour en 1959. Keith apprend même à gratter des airs country à la guitare. A seize ans, on l'a exclu d'un lycée technique pour manque d'assiduité ; réorienté à l'«Art College» local de Sidcup, il en a été renvoyé pour les mêmes raisons. Là, il s'est lié avec un autre marginal, Dick Taylor, et une bande de traînards musiciens, tous amateurs de rythm'n'blues. Un jour, sur un quai de gare, Richards aborde un garçon portant sous le bras des disques de Muddy Waters et Chuck Berry du catalogue Chess, introuvables en Grande-Bretagne. En discutant avec lui, il s'aperçoit qu'il le connaît : c'est son ancien voisin, Jagger. Celui-ci a eu la bonne idée de souscrire au catalogue par correspondance des disques Chess de Chicago. Les deux s'aperçoivent qu'ils collectionnent chacun tous les disques de musique noire qu'ils trouvent - rock'n'roll et blues - et se découvrent un enthousiasme commun pour les bluesmen Howlin'Wolf, Muddy Waters, John Lee Hooker, Jimmy Reed, Willie Dixon, mais aussi les rockers Chuck Berry et Bob Diddley.Mick - alors Mike - Jagger a reçu de son côté une éducation très rigide. Son père, attentif à son avenir, l'a inscrit à la London School of Economics, souhaitant le voir devenir cadre financier. Le garçon a besoin de se défouler. Il adore chanter et se donner en spectacle le samedi soir. «Dès l'âge de quinze ou seize ans, je ne ratais jamais une occasion de tomber à genoux ou de me rouler sur le dos. Evidemment, mes parents désapprouvaient tout ça. Pour eux, le rock, c'était bon pour la classe ouvrière - les chanteurs de rock n'étaient pas des gens très éduqués. Je n'avais strictement aucune inhibition. Je voyais Elvis et Gene Vincent et je me disais que j'étais capable de faire aussi bien qu'eux. J'y prenais un plaisir monstre : c'est vraiment jouissif de faire le con, même devant vingt personnes.» Un week-end, Richards sort sa guitare et un petit ampli ; Jagger chante, singeant les disques qu'ils aiment. Entraînant leur copain Dick Taylor, ils jouent très fort dans des salles à manger ou des caves chez des amis. Pour l'heure, ils ne songent qu'à s'amuser, adoptant le nom de Little Boy Blue & The Blue Boys...»".

28,20 €
Parution : Avril 2000
1060 pages
ISBN : 978-2-2210-8954-5
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