Les Juifves : Hippolyte

Il s'agit de la première pièce du XVIe siècle français (1583) que nous publions dans Folio théâtre. C'est aussi une des premières pièces tirées de la Bible (les autres sont tombées dans l'oubli). Dans l'Ancien Testament, Garnier (1544-1590) choisit un sujet digne de la tragédie grecque, mais tout se passe ici sur le plan divin, et la religion fait l'unité du drame. Seule « Athalie » peut lui être comparée.
Sédécie, roi de Juda, s'est révolté contre Nabuchodonosor. Comme il n'a pas tenu compte des avertissements divins, ses malheurs seront son châtiment. Nabuchodonosor veut exercer une vengeance terrible contre les Juifs révoltés. La mère de Sédécie s'interpose ; Sédécie aura la vie sauve, mais ses enfants seront égorgés, après une douloureuse scène d'adieu. Le grand-prêtre est décapité, Sédécie a les yeux crevés. Le prophète annonce alors la ruine de Babylone, et la venue du Messie.
On admire la puissance des scènes dramatiques, la beauté des chœurs, qui retrouvent l'inspiration des psaumes et des livres prophétiques, la grandeur héroïque du roi vaincu, la reine d'Assyrie, qu'on a comparée aux reines de Racine. La violence impérieuse du prophète annonce « Athali »e.