Quand les catholiques étaient hors la loi

Auteur : Jean Sévillia
Editeur : Tempus Perrin

Des centaines d'écoles catholiques fermées par ordre du gouvernement : c'était en 1902. Des processions attaquées, laissant des morts et des blessés : c'était en 1903. Des milliers de moines et de religieuses contraints par la loi à dissoudre leurs communautés ou à s'exiler : c'était en 1904. Au moment du centenaire de la séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905), il se répète que la laïcité constitue une garantie de neutralité en matière religieuse. Cette vision est purement rétrospective. La vérité c'est que, aux débuts de la Troisième République, l'anticléricalisme a servi de ciment à la classe politique au pouvoir, cette passion ayant culminé avec le "Petit Père Combes". De 1879 à 1914, en un temps où l'immense majorité de la population était chrétienne, les catholiques ont été exclus des instances dirigeantes du pays. Au cours de cette période, la laïcisation des institutions (Etat, armée, justice, école, hôpital), l'interdiction des ordres religieux ainsi que de multiples mesures vexatoires ou répressives à l'encontre des catholiques ont manifesté la volonté de couper la société française de ses sources religieuses. En 1905, enfin, la rupture du Concordat de 1801 et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, loin d'avoir été négociées avec le Vatican, ont été unilatéralement imposées aux catholiques. Entre les deux guerres, ce climat de violence antireligieuse sera encore sensible. Rappeler les faits, ce n'est pas chercher à ressusciter ce conflit : aujourd'hui, la République et le catholicisme français ont enterré la hache de guerre. Mais ce n'est pas parce que l'actualité a relancé le thème de la laïcité qu'il faut oublier notre Histoire. Alors que l'islam fait irruption dans le paysage européen, la question reste posée de savoir quelles sont nos racines et quelle place notre époque veut laisser au fait religieux.

9,00 €
Parution : Avril 2006
Format: Poche
336 pages
ISBN : 978-2-2620-2464-2
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