Les lettres de cachet
La mise en pièces ironique de la légende noire des lettres de cachet : ce symbole haï de l’arbitraire de l’Ancien Régime était-il vraiment condamnable ?
« De par le Roy, nous mandons et ordonnons que... », ainsi commençaient les milliers de lettres de cachet qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, signifiaient la volonté du souverain, condamnant à l’exil ou à l’emprisonnement. Leur efficacité et leur discrétion expliquent leur usage intensif, du fait du prince d’abord ? de l’arrestation de Fouquet à la chasse aux « mauvais livres » ?, mais aussi, de plus en plus souvent, à l’initiative des familles contre un des leurs, dont la mauvaise conduite, la tentation de mésalliance ou la folie risquaient de déshonorer le nom. L’auteur nous entraîne à la découverte du monde de la correction et des peines au sein des cinq cents maisons de force du royaume : libertins anonymes, bandits et déserteurs y côtoient des prisonniers célèbres tels que le Masque de fer, Latude ou Mirabeau. A rebours de sa légende noire, la pratique de la lettre de cachet était intégrée et réclamée par la population. Ainsi Voltaire lui-même, grand pourfendeur de l’arbitraire royal, en réclamait une contre sa voisine trop bruyante à son goût ! Ce livre original et fourmillant d’anecdotes fait tomber bien des mythes sur la police, l’embastillement et l’exercice même du pouvoir sous l’Ancien Régime.