Le Mal de Montano

A cheval entre le journal intime, le roman, le voyage sentimental, l'autofiction et l'essai, Le Mal de Montano milite pour le triomphe de la littérature contre ses détracteurs, comme si ce n'était qu'à travers elle que nous pourrions envisager une possibilité de survie, une forme de salut, un sens possible à notre existence.
Un écrivain qui signe ses livres Rosario Girondo tient un journal personnel et rédige un dictionnaire timide de la vie. Mais il est si malade de littérature (le mal de Montano) que la fiction de départ (un personnage obsédé par la littérature qui analyse les journaux personnels de ses écrivains préférés) devient une réalité matérielle quand l'auteur en chair et en os décide de se transformer en la littérature elle-même, de s'incarner en elle, d'être la mémoire de la Bibliothèque universelle, puis de faire partie d'une société secrète de conjurés luttant contre les ennemis de la littérature.
Le Mal de Montano décline sous des formes narratives différentes les mêmes thèmes, composant ainsi une sorte de pièce musicale jouant subtilement des répétitions et des variations pour envoûter le lecteur. Le livre a obtenu un très grand succès en Espagne ainsi que deux prix importants, le prix Herralde de Novela et, surtout, le prix de la Critique 2003.