Petit bréviaire de la lutte spontanée

Auteur : Ivan Sainsaulieu
Editeur : Croquant

Le spontané n'a pas bonne réputation. Il est animal (mouvement incontrôlé, instinctif), il ne veut rien dire (comme l'événement, il est « rupture d'intelligibilité »), ou alors naïf (mouvements « semi-spontanés », autrement dit pseudo- spontanés), infra scientifique (« sociologie spontanée ») ou « purement » idéologique (spontanéisme, luxembourgisme...). Pourtant, chassez le spontané par la porte, il revient par la fenêtre : l'actualité récente déborde de mouvements « spontanés » où les organisations sont débordées, les militants ne semblent pas à l'initiative, sur fond de grande méfiance vis-à-vis des partis et des « corps intermédiaires ». Une des significations explicites, c'est la revendication de plus de démocratie directe et moins de démocratie représentative, qui court depuis Nuit Debout jusqu'aux Gilets jaunes, mais que l'on retrouve aussi dans le mouvement des urgences ou lors des manifestations du Premier Mai, pour ne prendre que la France. Mais s'il est relativement facile de comprendre ce contre quoi ces mouvements s'expriment (État, partis, inégalités sociales, néolibéralisme...), il est plus délicat de définir en positif un mouvement dit « spontané ». Notamment parce que, faute d'accumulation de savoirs sur ce point, les pistes à suivre et les synonymes sont nombreux : authenticité, événementiel, réseaux sociaux, sociabilité, (dé)politisation, socialisation primaire, prédispositions, conditions initiales, contexte, médiatisation, répression, dynamique de mobilisation, inadéquation du syndicalisme, militants de la cause spontanée, spontanéisme, contestation, subversion, néolibéralisme, nationalisme, « leadership spontané », volontarisme d'avant garde, extrême droite.... Ces pistes sont non exhaustives et à valeur indicative.

12,00 €
Parution : Mars 2020
120 pages
ISBN : 978-2-3651-2234-4
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