A mort l'arbitre ?

Face à toutes les attaques (joueurs, dirigeants, supporters, médias et instances) dont les hommes en noir font l’objet, une question demeure : l’arbitre, tel que nous le connaissons, a-t-il encore sa place sur le terrain ? Et comment interpréter que le jeu du football évolue alors que son règlement n’a pas été modifié depuis 1883 ? Nous retiendrons que les derniers aménagements (règle au sujet du hors-jeu et sur le dégagement du gardien de but) ont d’abord répondu aux besoins croissants des télévisions plus qu’à une volonté de « clarifier » le jeu, et par-là même conforter la position des arbitres.
Ce sont ces mêmes médias qui ont fini d’isoler l’arbitre, lui, l’enfant illégitime du football. Cette écriture à quatre mains, irrévérencieuse, décalée mais sérieuse, offre également quelques révélations sur certaines pratiques du milieu (corruption, dopage), tout en se gardant de conclusions trop hâtives. Car il est un fait : l’arbitre est devenu le bouc émissaire idéal. Fragilisé dans les fondements mêmes des 17 lois du jeu, où il est régulièrement question de « l’esprit et la lettre », c’est finalement la loi la plus importante, qu’il reste à écrire (la 18e) : celle du bon sens. En voici peut-être une ébauche.