La fin dans le monde

Auteur : Michel Deguy
Editeur : Editions Hermann

La fin est double et donc duplice : but poursuivi (télos) et achèvement (terminus), césure. En surimpression dans notre langue à la faveur d'une homophonie, la faim projette sa hantise, comme le Cri de Munch, sur le spectaculaire diorama de l'époque. La fin épuiserait la faim. On se demande comment ça pourrait finir. Nombre de scenarii envisagent les derniers jours, le dernier homme. Il n'est pas impossible d'imaginer une fin par atélie et par hypertélie associées. L'atélie, c'est quand les fins professées dernières " par l'économie-monde partent en fumée comme le " supplément d'âme " ou les fameuses " valeurs " épuisées d'entrechocs, de mépris et d'anorexie, et que reste seule, mise à nu par ses célibataires, la machine infernale production-consommation, qui ne se soucie bientôt plus de ses alibis. L'hypertélie (qui causa, nous dit la vulgarisation scientifique, la mort de gigantesques mammifères il y a des millions d'années), c'est quand le prédateur surdimensionné avale la " nature " et écrase la terre : la créature terrestre s'immortalise en s'émondant avec son génie génétique et ses prothèses. La fin, ou sens, réserve à la pensée son secret difficile à instruire à chaque grand âge, dans une proportion d'or de fini et d'infini - comme le formule Pascal dans son énigme : " l'homme passe infiniment homme ". Comment faire proportion par les temps qui courent ? L'alliance radicale de la pensée poétique et de la pensée écologique s'exerce aux paradoxes d'une telle proportion. On en trouve des esquisses dans le présent essai, études et lectures.

30,00 €
Parution : Novembre 2009
232 pages
ISBN : 978-2-7056-6903-4
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