Dessins de la Renaissance : Collection de la Bibliothèque Nationale de France

Auteur(s) : Gisèle Lambert, Jocelyn Bouquillard

Editeur : Bnf - Bibliothèque Nationale de France

Dessins de la Renaissance réunit plus d'une centaine d'œuvres d'une quarantaine d'artistes européens, de la fin du XVe au début du XVIIe siècle, entre la Renaissance classique et l'âge baroque, exposées successivement à Barcelone en octobre 2003 puis à Paris en 2004.
Ce florilège de dessins sélectionné parmi le fonds prodigieux du département des Estampes et de la Photographie de la BNF - plus de cent mille feuilles du XVe au XXIe siècle - rassemble des chefs-d'œuvre de grands maîtres tels Albrecht Dürer, François Clouet, Antoine Caron, Nicòlo dell'Abate, des œuvres majeures et très précieuses de Hans Baldung Grien, Marten Van Heemskerck, Perino del Vaga, Francesco Salviati, Giorgio Vasari, Giulio Campi, Paolo Farinati, Étienne Delaune, Jean Cousin le Fils, Henri Lerambert, Ambroise Dubois, Martin Fréminet, d'autres de maîtres moins familiers, ou encore d'anonymes qui, par leur qualité et leur originalité, incitent à la recherche.
Les dessins de Dürer, l'interprétation nordique de l'art ultramontain, le goût de l'antique et de l'ornement, les créations ludiques tels les tarots de princes italiens, le maniérisme, les portraits au crayon de la cour des Valois, l'école de Fontainebleau, les prémices du baroque et du classicisme, laissent percevoir dans l'art graphique la diffusion du goût et des innovations stylistiques par les artistes appelés sur les grands chantiers notamment à Fontainebleau, plaque tournante du maniérisme européen.

La diversité stylistique, thématique et technique éclaire sur la fonction prioritaire du dessin dans toute formation et dans toute création : œuvres d'art autonome, au même rang qu'une peinture ou une sculpture tel le Moulin aux saules de Dürer ou études d'après nature, d'après l'antique, ou encore copies et interprétations d'œuvres, répertoires de modèles, feuilles préparatoires à tous les modes d'expression artistiques (peinture, sculpture, tapisserie, vitrail, illustration de livres, gravure, objet d'art). Il en est de même des sujets traités : portrait, religion, mythologie, allégorie, nu, scène romanesque ou de la vie quotidienne, paysage, animaux, emblème, antique, ornement ; et des techniques qui se multiplient pour s'adapter à la variété de cette création et atteindre l'effet recherché : pierre noire, plume, crayon, sanguine, aquarelle, lavis de couleur, souvent rehaussé de gouache, techniques mêlées, papiers préparés ou de couleur pour accentuer la plasticité et l'éclairage.

Transparaissent aussi, dans ce parcours, l'effervescence qui régnait dans les ateliers, les relations privilégiées entre l'artiste et le commanditaire liées à l'importance accordée au dessin. Ainsi en est-il de la tenture d'Artémise, exemple célèbre de visualisation du projet spirituel d'un érudit humaniste.
Longtemps considérés comme des instruments de travail dans les ateliers, par leurs auteurs même, ce dont témoignent les nombreuses indications (échelle, couleurs, mise au carreau) qui figurent sur les feuilles, les dessins furent traités comme des documents. La connaissance des œuvres graphiques du XVIe siècle est partielle, et leur étude récente mais de plus en plus soutenue par les amateurs, les historiens et le public contemporain, très sensibles à cet art qui frôle le mystère de la création.

46,00 €
Parution : Février 2004
296 pages
ISBN : 978-2-7177-2274-1
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