Le squat : problème social ou lieu d'émancipation ?

Auteur : Florence Bouillon
Editeur : Rue d'Ulm

Les squats, c’est-à-dire les bâtiments vides occupés sans droit ni titre, ont souvent mauvaise presse. Illégaux, insalubres, ils causeraient des troubles dans l’ordre public et constitueraient de ce fait un "problème social" à éradiquer. Inversement, ils sont aussi présentés comme des lieux d’émancipation, des espaces de solidarité et de liberté face à une société supposée corrompue et aliénante.
C’est à une vision des squats plus nuancée qu’invite la lecture de cet opuscule. Fondé sur une longue enquête ethnographique, il s’attache à répondre à des questions simples dans leur formulation, mais qui appellent des réponses multiples : quels sont les mécanismes structurels à l’origine de l’existence des squats ? Pourquoi leur nombre semble-t-il augmenter en France, alors même que le "droit au logement" ne cesse de progresser ? Quelle est l’espérance de vie d’un squat, et qui décide de sa fermeture ou de son maintien ? Enfin, qui sont les "squatteurs", et comment vivent-ils au quotidien ? Les squats apparaissent alors dans leur complexité : produits des carences de l’action publique en matière de logement, ils doivent aussi leur existence aux lois restreignant les droits des immigrés. Lieux d’intégration pour les nouveaux venus dans la ville, ils constituent des logements précaires, synonymes pour beaucoup de disqualification. Espaces-ressources pour les plus démunis, certains se les approprient afin d’y développer des activités culturelles, artistiques, militantes, créatives. Le squat fonctionne finalement comme un "miroir social" : il reflète à la fois les vulnérabilités et les résistances à l’oeuvre dans la société contemporaine.

6,10 €
Parution : Février 2011
95 pages
ISBN : 978-2-7288-0451-1
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