Les couleurs de la nuit

C’est à une traversée initiatique que nous invite Stéphane Lambert dans son ambitieux roman Les Couleurs de la nuit.
Sommes-nous, comme le narrateur, prisonnier d’un rêve ou d’un cauchemar lorsque nous suivons Andel, hanté par les tableaux d’un peintre du XIVe siècle florentin, Bernardo Daddi, dans les rues de Prague ? Qui est, d’ailleurs, cet Andel ? Est-il une personnification des pensées du narrateur, lequel se plonge dans toutes sortes de lectures maintenant qu’il est séparé de Jude dont il a été l’amant ? Est-ce bien lui qui découvre la trace du village de Lidice rayé de la carte par les Allemands en 1942, retrouvant la pierre d’un mémorial oublié ? Lui, Andel, ou Nathaniel Bodler, narrateur dont on découvre enfin le nom, qui s’éveille dans la troisième partie du livre intitulée Aube orange et se demande si les œuvres d’art, la littérature, l’histoire, les villes et les voyages peuvent donner un sens à l’existence.