Post-impressionnistes de la collection Guy et dessins de Paul Signac

Auteur(s) : Catherine Gendre, Marina Ferretti Bocquillon, Étienne Pinte
Editeur : Hazan

La donation de M. et Mme Guy, fin 2004, composée de vingt-quatre peintures et vingt-et-un dessins représente un ensemble homogène d'oeuvres post-impressionnistes qui couvrent la période de 1890 à 1920. Cette collection, constituée, dans les années 1950 et exposée de façon confidentielle en 1987 n'a plus été montrée depuis. La collection regroupe, dans sa quasi-totalité, des paysages de Paris et d'Ile-de-France, Bretagne et Normandie. Trois natures mortes, un bouquet de fleurs, une femme à sa toilette complètent cet ensemble. Il s'ordonne autour des tableaux de Maximilien Luce (1858-1941) et de Gustave Loiseau (1865-1935). Les six oeuvres de Luce témoignent de l'influence de la palette claire des impressionnistes. Pour Vue des quais de l'atelier de Camille Pissarro, il adopte la technique néo-impressionniste de la division de touches juxtaposées pour arriver à un effet plus lumineux, avec un jeu de lignes horizontales et verticales. Les six peintures de Gustave Loiseau, inspirées pour la plupart, par la Bretagne et la Normandie, se différencient de cette méthode par une peinture, travaillée en pleine pâte, telle Pont Aven, effet de soleil. Armand Guillaumin (1841-1927), ami de Paul Signac, s'inscrit avec Les bords de l'Orge à Saint-Chéron dans la mouvance des impressionnistes comme Albert Lebourg (1849-1928), l'un des représentants de l'école de Rouen, avec ses deux vues des bords de la Seine. La thématique de la mer houleuse et l'écume des vagues contre les rochers chère aux romantiques, est traitée de façon vigoureuse par Georges d'Espagnat (1870-1950), Maxime Maufra (1861-1918) et Henry Moret (1856-1913). Le rare Bouquet de chrysanthèmes, vers 1895, par le sculpteur Maillol (1861-1944) témoigne de ses qualités de peintre par l'harmonie et la délicatesse des couleurs roses, mauves et jaunes des fleurs se détachant sur un fond bleu. Parmi les oeuvres graphiques, figurent deux fusains d'Henri-Joseph Harpignies (1819-1916), proche de l'école de Barbizon, des croquis de Maximilien Luce et d'Alfred Sisley (1839-1899), et deux dessins à la plume de Max Jacob (1876-1944). Autour des deux aquarelles de cette donation, Irun et Voiliers dans le port de Cherbourg, par Paul Signac (1863-1935), théoricien du mouvement néo-impressionniste, sont présentées plus de cinquante feuilles de cet artiste sur le thème de l'eau. Les prêts exceptionnels de trente-neuf oeuvres graphiques d'une collection privée ainsi que ceux de collections publiques comme les musées de Grenoble, Besançon, Granville, Marmottan, Saint-Denis rendent compte du talent de dessinateur de Paul Signac. Toutes les techniques sont représentées qu'il s'agisse du crayon, du lavis et de l'encre de Chine et bambou. Ce sont, bien sûr, les aquarelles les plus nombreuses, qui de simples pochades deviennent des oeuvres à part entière. A partir de 1910, elles commencent même à être l'activité de l'artiste. La découverte de la lumière du Midi lui permettra de réaliser des marines très libres et colorées, grâce à la technique fluide et rapide de l'aquarelle qui, selon ses propres termes 'doit être une jonchée de fleurs'. Signac nous fait voyager dans les ports de Cherbourg, Lorient, La Rochelle, mais aussi de Rotterdam à Venise en passant par Antibes et Saint-Tropez. Les voiliers - il en a possédé plusieurs - exposent leurs gréements, vus avec la précision d'un spécialiste. Cette double présentation permettra de mieux faire connaître des oeuvres, rarement exposées, certaines inédites, par des artistes post-impressionnistes qui glorifient la couleur et qui suscitent une émotion picturale 's'adressant au sens plus qu'au raisonnement'.

35,00 €
Parution : Avril 2006
192 pages
ISBN : 978-2-7541-0106-6