NRJ, l'empire des ondes : Dans les coulisses de la première radio de France

Tout le monde se souvient du contexte complexe de la naissance des radios libres. Mais peu de gens savent qu'NRJ doit largement sa survie à François Mitterrand. C'est le cas de NRJ fondée par un jeune héritier, Jean-Paul Baudecroux, qui tente de développer un concept qu'il a vu prospérer aux Etats-Unis, la radio FM musicale...
Par Orlando, le frère de Dalida, l'une des égéries de NRJ, l'entrepreneur Baudecroux convainc la chanteuse d'intercéder pour NRJ auprès de son ami, le président, Mitterrand, qui ne peut rien refuser à la chanteuse. Lors d'un entretien à l'Elysée, Baudecroux conclut un marché. En substance, il lui dit : «laissez-moi développer NRJ et mon entreprise, et je vous promets que jamais nous ne mobiliserons les jeunes contre vous.»
Sensible à ce discours, Mitterrand répond : «D'accord, j'accepte, mais permettez-moi d'avoir quelqu'un de confiance chez vous.»
Cet homme, ce sera Max Guazzini, le deuxième pilier de la radio, proche du parti socialiste, de Dalida, d'Orlando et de Bertrand Delanoë. Les deux hommes ne se plaisent guère, mais leur intérêt est commun. Rapidement, NRJ obtient de passer de la publicité, puis plus largement et plus puissamment que ses concurrentes qu'elle étouffe ainsi dans l'oeuf.
Par les fréquentations politiques de Max Guazzini et de Jean-Paul Baudecroux, la radio allait s'attirer les sympathies du pouvoir en place, de Bertrand Delanoë à Jack Lang, en passant par Georges Fillioud...
Présent de Paris à Stockholm en passant par Berlin, organisateur de concerts, producteurs de disques, devenu opérateur de télécoms et de télévision, NRJ pèse aujourd'hui plus de 1,5 milliards d'euros de capitalisation boursière. Mais sa véritable histoire n'a rien à voir avec les légendes qu'elle propage. L'ambition de ce livre, est de montrer comment cette belle réussite s'est faite, avec quels hommes, quels réseaux, quels appuis, quel argent, à la manière de Cohen et Péan ou Chamard et Kieffer. Enquête, témoignages, histoire d'une plongée au coeur de 25 ans de radio FM et d'une guerre d'audience et d'argent qui n'en finit plus.