Le Colonel Fabien était mon père

Auteur : Monique Georges
Editeur : Mille et une nuits

Fabien n'est pas que le nom d'une place où se dresse le siège du Parti communiste. C'est le nom de résistant, parmi d'autres, de Pierre Georges, fils d'un ouvrier-boulanger parisien, né le 21 janvier 1919, qui entra très tôt dans les jeunesses communistes.
Garnement débordant d'énergie, titi conscient très tôt de la misère de la condition ouvrière, il organise les jeunesses communistes du quartier de Belleville. Il vient en aide aux enfants juifs dont les parents, clandestins, n'ont aucun moyen de subsistance et crée un camp de vacances pour tout ce petit monde, dès l'été 1935, avant le Front populaire, dans la commune de Draveil, dans l'Essonne.
En 1936, dès que la République espagnole est attaquée par Franco et que les Brigades internationales sont créées, il falsifie ses papiers pour faire croire qu'il a 18 ans et gagne l'Espagne. Il ne pourra pas participer immédiatement aux combats (on a découvert son jeune âge), mais il devient l'aide de camp d'André Marty, secrétaire français du Komintern chargé d'organiser les Brigades internationales en Espagne.
Il prend part en mars 1938 à une grande bataille sur le front d'Aragon, au cours de laquelle il est grièvement blessé au ventre.
Revenu à Paris, il rencontre sa future femme, membre des Jeunesses communistes, Andrée. La guerre ne leur laisse aucun répit. Dès décembre 1939, le pacte germano-soviétique leur vaut d'être emprisonnés comme de nombreux communistes français. Andrée est enceinte, elle finit par être libérée ; lui s'échappe lors d'un transfert, en juin 1940. Il entre alors dans la clandestinité et commence à organiser les jeunes communistes en zone sud. Sa fille naît en août 1940. Désormais, ce seront les actes de patriotisme, et l'organisation de la résistance FTP. En 1941, il organise avec les Bataillons de la jeunesse des sabotages et des attentats dans la région parisienne, après le coup de feu dans le métro, contre un officier allemand à la satation de métro Barbès-Rochechouart.
Ce seront aussi des années de souffrance terrible : l'étau de la police de Vichy et de la Gestapo se resserre sur le « terroriste ». Sa famille est menacée : plusieurs de ses membres sont arrêtés, torturés, fusillés ou déportés... Lui gagne le Jura au printemps 1942. A la fin de cette année, il est arrêté à Paris, dans le métro, à la station République. Il réussit à s'évader du fort de Romainville le 1er juin 1943, tandis qu'Andrée, elle aussi arrêtée, est déportée vers Ravensbrück...
Sous plusieurs noms, il reprend ses activités de résistant dans l'est, puis dans le centre de la France, avant de diriger les FTP de la zone Sud de Paris, en juillet 1944, sous le nom de colonel Fabien : il participe ainsi à la libération de Paris (prise du Luxembourg), puis combat avec les troupes américaines jusqu'à ce que sa brigade de 3000 volontaires soit intégrée à la Première Armée française par le général de Lattre. Fabien ne franchira pas le Rhin, l'explosion d'une mine l'aura arrêté.
Le 3 janvier 1945, la population parisienne lui rend hommage à l'Hôtel de Ville, lors de ses obsèques. La place Combat sera rebaptisée le 19 août 1945. Andrée sera alors à peine de retour de Mauthausen.

22,00 €
Parution : Janvier 2009
319 pages
ISBN : 978-2-7555-0099-8
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