Peines perdues

Lorsque Ghislaine rentre chez elle à la sortie de son travail, elle trouve Georges, son père atteint de la maladie d'Alzheimer, assassiné d'un pic à brochette planté en plein coeur. Il n'y a aucun indice : les empreintes ont été effacées, la porte, fermée à clef, n'a même pas été défoncée. Jean Brossin, le commissaire chargé de l'enquête, va donc logiquement porter son intérêt puis ses soupçons vers les proches disposant de la clé de l'appartement. Soit Ghislaine (qui hébergeait donc son père) plus ou moins vieille fille, Simone, l'aide-ménagère qui venait à l'heure du déjeuner mais qui, apprend-on, se faisait parfois remplacer par son amie, et la fille cadette, Liliane, mariée à un garagiste un peu parvenu. Dans ce contexte, le lecteur, tout comme le policier, va plonger dans les méandres de l'histoire familiale en s'attardant sur la personnalité de chaque protagoniste et sur celle de l'enquêteur, dont les réminiscences de son propre passé interfèrent aussi dans l'histoire. Car, si aux premiers abords, ils affichent tous des apparences lisses et banales, on s'enfoncepetit à petit, au fur et à mesure de l'enquête et des introspectives de chacun, dans les non-dits et les secrets de chacun, parfois contradictoires. Ghislaine a-t-elle été, ainsi, victime d'abus sexuel, de la part de son oncle ou de son père ? Comme le père, atteint de la maladie d'Alzheimer, chacun semble reconstruire sa propre mémoire et surtout son interprétation...