Les phares : Une anthologie

Les phares, indispensable mobilier de notre littoral ! Homère chantait déjà dans L'Odyssée le guide lumineux d'Alexandrie : une exception car, dans l'Antiquité, les phares étaient très rares ! Lucain, Virgile, Suétone, Tacite, Juvénal, puis les chroniqueurs du Moyen Age évoquent ces balises militaires. Rabelais et même Ronsard en feront un objet littéraire. Au milieu du XIXe siècle, 'ge d'or de la signalisation maritime, Jules Verne célèbre ce bijou d'ingénierie. Victor Hugo l'investit de symbolisme : le gardien de phare fait son entrée en littérature. Devenu « poétique », on le retrouve chez Vigny, Lamartine, Corbière, Laforgue, Baudelaire, Edgar Poe, Maupassant ou Flaubert. Autour de 1900, il devient un lieu de drame ou de mélancolie (Virginia Woolf, Promenade au phare ). Le gardien fou, le naufragé, le sauveteur héro…que, la veuve et l'orphelin peuplent le roman noir, le thé'tre, l'opéra et bientôt le cinéma ( Les Gardiens de phare de Jean Grémillon, 1929). Bien installé dans le paysage littéraire, le phare affronte l'humour des Mac Orlan, Max Jacob et Alphonse Allais, qui nous invite à visiter un phare planté' dans l'Eure ! Sa dimension mystique apparaît même chez Jacques Prévert et Mishima ( Le Tumulte des flots ).
On le voit, ce livre objet est aussi un joli monument d'érudition, illustré de gravures de phares français du XIXe siècle.