Passage des émigrants

Un "retraité" et sa femme croient que leur séjour dans une « résidence n hospitalière pour le "troisième âge" sera passager, bref. Mais à la « Résidence des Cèdres » Joseph et Maria ont un rendez-vous qu'ils ignoraient, le dernier rendez-vous, celui du crépuscule. Maria meurt. Joseph quitte la Résidence, puis doit y revenir. Il va y rencontrer la solitude et la mort.
Le docteur Desportes assiste ainsi depuis des années au déclin des êtres qui sont confiés à ses soins. La vieillesse et la mort sont sa réalité quotidienne. Il s'efforce, avec d'autres, que ses patients de 'hospice s'en aillent moins délaissés, dans une plus grande dignité. Lutte difficile dont il ne désespère pas pourtant qu'elle aboutira un jour. Mais cette clarté fragile n'éclairera pas les derniers jours de Joseph Montagard.
Médecin et romancier (ou romancier et médecin ?), Jacques Chauviré porte sur les êtres un regard d'une acuité rare : exact, minutieux comme un examen clinique, attentif comme la compassion et précis comme un diagnostic. Le regard à la fois proche et détaché, objectif et généreux, d'un habitué du malheur des hommes qui reste un homme dont l'inquiétude naît de savoir s'il peut vraiment aider les autres à vivre et à mourir. Avec son dernier roman, Jacques Chauviré a écrit un de ces beaux livres vrais qu'aimait par-dessus tout son confrère le docteur Tchekhov.