La Rairie dans tout son état

Auteur : Michel Luneau
Editeur : Verticales

Êtes-vous pour ou contre l’indépendance du Territoire de la Rairie ?
Cette question d’importance ne sera pas posée au peuple Français. Pourquoi avons-nous dû faire l’économie d’un débat sur ce sujet ? Les urnes attendaient notre réponse quant à cette éventuelle naissance d’un nouvel État dans le berceau protecteur des Nations Unies. Car c’était bien d’un nouveau-né qu’il s’agissait, d’un État autonome, certes minuscule, mais d’un État. Le Territoire Libre de la Rairie, ainsi qu’on l’appellera désormais, couvre une superficie plus réduite encore que celle du Vatican. Le Territoire de la Rairie est assurément le plus petit au monde. C’est ainsi.

Michel Luneau n’en tire d’ailleurs ni gloire ni déshonneur, ni complexe d’infériorité lorsqu’il envisage les points et le contenu des négociations avec le Gouvernement et son Président. Connaissant la lenteur et la lourdeur de l’Administration Française, il fixe au 5 avril 2003, la proclamation et les fêtes de l’indépendance, ce qui laissait, pense-t-il alors, largement le temps aux deux parties de trouver un accord raisonnable.
Mais ces négociations n’eurent pas lieu, même si elles se devaient d’être.
Genèse d’un Rendez-vous manqué avec l’Histoire.

Le 1er avril 2001, Michel Luneau écrit à Lionel Jospin, alors Premier Ministre de la France pour l’informer de son intention ferme et irrévocable de déclarer l’Indépendance de « La Rairie », sous le nom de « Territoire Libre de la Rairie ».
Pas de réponse. Même silence de la part de l’autre destinataire de cette lettre d’intention : Koffi Annan pour l’ONU. La France est alors en période électorale, Michel Luneau le sait. Il patiente.
Le temps passe. Le mal-entendu persiste. Le nouveau Gouvernement, intrigué par ce dossier on ne peut plus sérieux, a-t-il, grâce un faisceau d’indices irréfutables, reconnu dans « cette décision ferme et irrévocable » les poils de la barbe de Ben Laden ainsi que le parfum pétaradant des deux pipes de José Bové et du sous-commandant Marcos ? Pourtant dans chacun de ses courriers, comme à celui adressé à Jean-Pierre Raffarin, le Premier Ministre du moment, Michel Luneau tenait à rappeler avec force que son État n’avait aucune velléité belliciste, bien au contraire puisqu’il serait sans gens d’armes, ni maréchaussée.

Janvier 2003. Le silence de ses interlocuteurs étant toujours aussi assourdissant, Michel Luneau, en amoureux qu’il est de cette langue française et qu’il honore en l’écrivant, se souvient alors d’un célèbre adage venu du fond des âges et du terroir de son prestigieux voisin : Qui ne dit mot, consent.
La France est donc prise au mot qu’elle n’a pas dit. Elle consent. C’est ainsi, que le 5 avril 2003 Michel Luneau fêtera l’Indépendance du Territoire libre de La Rairie, une fête, à laquelle vous êtes bien évidemment tous cordialement invités.
Ce jour-là, de l’Indépendance comme de la Fête, les présents recevront un passeport, un diplôme et un certain nombre de passe-droits leur assurant, pour l’avenir - sait-on jamais -, la certitude de trouver sur le Territoire Libre de La Rairie, l’hospitalité, le gîte et parfois le couvert. En tout cas : la Liberté.

Le 5 avril 2003, après le salut au drapeau réalisé par le peintre Tony Soulié et la toute première écoute de l’Hymne de La Rairie (texte de Michel Luneau, musique de Pascal-Emmanuel Luneau), les invités pourront envahir ce Territoire Libre pour y entendre du Jazz, de la poésie, du théâtre et visiter le magnifique Centre d’Art contemporain, l’une des richesses patrimoniales de ce nouvel État.
La Fête commencera en début de matinée avec forces boissons et nourritures terrestres pour se prolonger jusqu’à l’arrivée de l’impétueuse et légitimiste Gendarmerie Française.
Est-ce une blague ? Non, sire, c’est une sécession.

La Rairie dans tout son État expose les raisons, détaille chacun des motifs qui ont conduit Michel Luneau à décider de son indépendance. Il retrace l’âpreté de ce combat sans adversaire qu’il a mené sans jamais se décourager devant les récurrentes dérobades des représentants de la France.

16,25 €
Parution : Avril 2003
237 pages
ISBN : 978-2-8433-5165-5
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