Une certaine peur de vivre

Guitte sombre dans la solitude après la mort de son mari et de son fils, à quelques mois d'intervalle. A l'orée de la vieillesse, elle n'a pour tout bagage que ses dérisoires esquisses de peinture, des piles d'albums photos où s'inscrit sa maigre vie, et les lettres d'un fils qui aimait courir le monde. Dernier lien avec le passé : son frère, Bernard. Mais cet homme blessé et brutal, autrefois exclu du cercle familial par un père odieux, n'est pas disposé à jouer les compagnons de route. C'est pourtant lui qui détient la clé, la possibilité pour Guitte d'affronter mensonges et lâchetés pour commencer à vivre enfin. Cet hiver-là, dans une maison vide sur un port de pêche venté, la sœur, empêtrée dans sa réserve polie, et le frère, qui semble avoir tué sa part d'humanité, se heurtent, s'évitent et, peut-être, s'apprivoisent. Sur quoi repose une existence ? Drames enfouis dans la succession des jours, joies minuscules, peur des mots, sentiment rassurant du devoir accompli, velléités... Un roman qui interroge les paresses et les faux-semblants d'une famille où personne n'est innocent.