Le vagabond de la Grande Guerre : Souvenirs de la guerre 1914-1918 de Charles de Berterèche de Menditte, officier d'infanterie

Voici le poignant récit d'un officier français de la Grande Guerre, jour par jour, depuis la défaite de Charleroi, la bataille de la Marne jusqu'à la «campagne de France», dernière offensive de novembre 1918 qui aboutira à l'Armistice.
La Guerre de 1914 - 1918 a été l'épreuve de vérité pour Charles de Berterèche de Menditte. Agé de 45 ans, sorti de St-Cyr depuis 20 ans, il avait connu le baptême du feu au Tonkin dans la Légion étrangère. Officier de troupe expérimenté et fier, il prit le commandement d'une compagnie du 144ème régiment d'infanterie à Bordeaux en 1914.
Capitaine depuis 1906, qualifié de «modèle parfait de l'officier de campagne», il allait aborder l'épreuve de la Grande Guerre avec lucidité et inquiétude mais aussi avec détermination et résignation. Après la mobilisation à Bordeaux et le déploiement en Lorraine, il a subi la défaite de Charleroi, participe au coup d'arrêt de Guise, connu la honte de la retraite, et repris espoir lors de la Bataille de la Marne.
Grièvement blessé en septembre 1914 à Craonne, il a été hospitalisé pendant un an. En dépit des 50 éclats d'obus qu'il conservera dans son corps, son expérience du combat fut mise à profit dans la formation d'officiers en France en 1916 puis en Roumanie. Détaché auprès de l'armée russe en 1917, il assista à la révolution et à la décomposition de l'armée impériale.
Après avoir retraversé la Russie devenue soviétique pour rentrer en France en 1918, il a eu alors le redoutable privilège pendant la Campagne de France de commander le 415ème régiment d'infanterie lors de la dernière offensive qui s'est déroulée du 9 au 11 novembre 1918 sur la Meuse. Après l'armistice, il participa avec l'Armée du Levant à la pacification de la Syrie et à la Syrie et à la chute de l'Emir Faysal, éphémère roi de Syrie et futur roi d'Irak, avant de rentrer épuisé en France en 1920.