Une vie d'évêque

Gérard Daucourt est l’ami des gitans, des handicapés, des pauvres en un mot. Jean Vanier, les Foyers de l’Arche sont parmi ses fréquentations les plus essentielles et depuis longtemps. Devenu évêque d’Orléans, les sans-papiers l’attendent dans la cathédrale de cette ville qu’ils occupent depuis plusieurs semaines. En guise de croix pectorale, il porte une précieuse relique : la croix du moine André, un des innombrables martyrs qui périrent dans la grande persécution de ce que l’on appelait hier l’URSS. Pour Gérard Daucourt, c’est le signe le plus précieux qui le relie au surplus aux Eglises d’Orient par delà toutes les divisions. L’Eglise dont il est l’évêque, et il le sait, ne pourra vraiment se dire catholique, et donc vraiment universelle que le jour où elle sera à nouveau une. L’unité est son tourment et son exigence et cela depuis toujours. Il rêvait de devenir prêtre Fidei Donum dans une de ces églises orientales précisément. Or l’appel de l’Eglise en fit l’évêque de Troyes. Dans cette ville comme désormais à Orléans, il a en charge une Eglise qui n’a d’autre richesse que la foi. Les prêtres s’y font rares, les chrétiens aussi. Mais il sait également ce qu’annonce des lendemains des inattendus de Dieu. « Ces petites communautés fraternels de foi » dont il est l’infatigable instigateur. L’important à ses yeux, ce sont les sources et les grands larges. Ce qui le désole, c’est de rencontrer trop souvent des chrétiens qui se disent tels sans avoir rencontré le Christ. D’où l’importance de la parole qui l’établit dans l’espérance.