L'Eclatement

Après la rage du Plaidoyer pour les justes, ce roman réaliste au rythme classique, dans une syntaxe ample jusqu’au lyrisme, raconte le délire schizophrène d’un jeune garçon convaincu qu’il est coupable de meurtres.
« Je me revois encore, agenouillé là-bas, entre le champ de blé et le champ de luzerne. Toi, tu me sermonnais et moi je t’écoutais sans prendre garde à ta vérité. Le soleil, au zénith, faisait battre la moisson. Je me souviens ta beauté. (…) Sois sage comme une image, ne va pas à l’imparfait. Tu parlais ainsi, immense volupté, un langage à déchiffrer. Et moi, je contemplais ta réalité sublime et en moi-même disais : tu es à moi sans concession. Stupide aberration, étais-je ! J’avais un trésor, je l’ai changé contre un cercueil. Aujourd’hui, je ressens ton absence et, dans l’effroi de la distance, je ne sais plus comment te revenir ni te prouver tout mon amour. »
« L’homme n’était qu’ignorance. Il partait tôt chaque matin sur des sentiers bourbeux et, à chaque pas, d’une profondeur son pied s’enfonçait. Et il rentrait, tard le soir, la jambe lourde et pleine de boue et s’inquiétant chaque jour un peu plus d’être encore plus fatigué. L’homme n’était qu’ignorance. Il persévérait sur des chemins qui n’étaient pas les siens et, pas AUTHORBIO :Aïssa Lacheb-Boukachache est né en 1963 à Sissonne dans l’Aisne. Après avoir été condamné en 1990 à dix années de réclusion criminelle pour vol avec port d’arme, il est aujourd’hui étudiant infirmier à Montpellier. Après Plaidoyer pour les justes (Au diable Vauvert, 2001), L’éclatement est son second roman.