Taches d'encre et de sang

D’un romantisme et d’une intensité rares, les carnets de route de Simon Casas égrènent des scènes inoubliables, des réflexions intimes et philosophiques, des anecdotes, des souvenirs, des analyses techniques, notés au fil de la route d’une arène à l’autre, en France et en Espagne, durant la saison 2002 et jusqu’au printemps 2003.
Entrant dans ce récit souplement tissé d’une digression à l’autre, on découvre derrière le personnage charismatique et polémique que tous les aficionados connaissent, le roman plus personnel d’une vie vouée au dépassement de soi et à la folie des grandes émotions, et d’une passion qui remonte à l’enfance.
Ces Carnets de route ne dévoilent pas seulement la sensibilité et les engagements d’un acteur important du monde taurin, mais révèlent surtout un homme de mots, véritable écrivain qui, à partir de sa fascination pour l’art tauromachique, nous donne ici un remarquable premier livre dont la portée universelle fascinera bien au-delà des adeptes du toro brave.

« J’aimais beaucoup Giuseppe, c’était mon chien. Un soir il a suivi une chienne jusqu’à la route nationale, et il s’est fait écraser, Giuseppe. Une mort de chien. Les toros ont des fins plus glorieuses. La mort existe, et elle nous guette : chiens, toros et humains. La tauromachie n’occulte pas la mort, elle l’affiche. C’est cela qui la rend transgressive. »