Les cahiers de critique communiste : Marx et l'appropriation sociale

Auteur(s) : Henri Maler, Jacques Texier, Antoine Artous
Editeur : Editions Syllepse

Si, tout au long d'une grande partie du siècle passée, la plupart des organisations du mouvement ouvrier faisaient référence de l'appropriation collective ou publique des grands moyens de production et d'échange, cet horizon a disparu des programmes de la social-démocratie, de nombreux syndicats et, y compris tend à s'estomper chez les partis communistes qui subsistent encore. Et pourtant le déchaînement de la mondialisation capitaliste et de la marchandisation de l'ensemble de la vie sociale pose de façon aiguë le besoin d'une maîtrise de la société sur son développement économique. Comment une société qui n'a aucun contrôle sur une de ses activités essentielle, l'activité économique, peut-elle se dire démocratique ?
Toutefois, on ne peut ignorer le bilan du « socialisme réel » qui s'est la plupart du temps s'est traduit par une étatisation bureaucratique de la production. Et c'est en s'appuyant sur cette étatisation bureaucratique que s'est déployé le totalitarisme stalinien. Marx n'a jamais prône une telle étatisation bureaucratique. Toutefois, au vue du bilan du siècle passé, il est indispensable de revenir sur les perspectives d'appropriation collective des moyens de production qu'il a esquissés. Cela, afin de restituer son projet d'ensemble, mais également les zones d'ombre. C'est ce que traite ce Cahier de Critique communiste intitulé « Marx et l'appropriation sociale ».
Marx ne réduit la socialisation de la production à son étatisation : sa perspective est celle d'une appropriation sociale de la production. Tout d'abord, notamment en tirant les leçons de la Commune de Paris, il a mis l'accent sur la nécessité d'une transformation radicale du pouvoir public, sa perspective étant celle de « la libre association des travailleurs ». Ensuite, il s'est intéressé au développement des coopératives ouvrières » et, plus généralement, il sur la nécessité de développement d'une organisation coopérative de la production remettant en cause « le despotisme d'usine » ; c'est-à-dire la division capitaliste du travail et son organisation hiérarchique de la production.
C'est autour de ces thèmes que s'organisent les diverses contributions. Elles restituent l'élaboration de Marx en lien avec les expériences des luttes de classe (révolution de 1848, Commune de Paris), le développement des coopératives ouvrières et les débats qui traversent le mouvement ouvrier naissant ; par exemple ceux avec Proudhon et l'Allemand partisan d'un socialisme « étatiste ». Elles traitent également de la façon dont le mouvement ouvrier qui va re-réclamer du marxisme gomme certains aspects de l'élaboration marxienne ; par exemple en développant une valorisation du travail productif qui est étrangère à Marx ; ou encore en « oubliant » sa critique du despotisme d'usine et de la division capitaliste du travail.
La préoccupation de ces textes, n'est pas seulement historique. Encore qu'il soit utile de revenir sur cette période qui va marquer toute l'histoire du mouvement ouvrier ; ou, encore, de traiter des positions de Proudhon et de Marx sur les coopératives ouvrières pour s'apercevoir que, contrairement à une légende tenace, c'est le second et non le premier qui les défend. Ces contributions visent également à éclairer les débats contemporains.

7,50 €
Parution : Décembre 2003
128 pages
ISBN : 978-2-8479-7071-5
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