Le CPE est mort... pas la précarité !

Auteur : Collectif 4 bis
Editeur : Editions Syllepse

Début février 2006, le Premier ministre Dominique de Villepin choisit de passer en force à l’Assemblée nationale et fait adopter la loi dite sur l’égalité des chances en utilisant l’article 49.3 de la Constitution. Un nouveau contrat précaire est institué, le « contrat première embauche » (CPE), destiné aux moins de 26 ans, qui allonge la période d’essai à deux ans, facilite le licenciement et participe du démantèlement du droit du travail.
Trois mois après les émeutes urbaines de l’automne 2005, le gouvernement entend ainsi apporter une réponse au « malaise des jeunes » en généralisant les emplois précaires. Face à cette provocation, un mouvement étudiant et lycéen démarre dans toute la France. Très vite, les manifestations se multiplient, les salariés se joignent aux étudiants. À plusieurs reprises, des millions de personnes descendent dans la rue. Les universités sont occupées. Au total, une soixantaine (sur 84) sont complètement paralysées pendant des périodes allant de une à neuf semaines. Plus de 600 lycées connaissent des mouvements qui vont du débrayage de cours au blocage total.
Né d’une écriture collective, ce livre décrit le vécu du mouvement étudiant en établissant des comparaisons avec d’autres villes et universités. Il
raconte l’originalité de la mobilisation dans ses modalités d’organisation et dans ses pratiques d’autogestion. Les blocages donnent lieu à une réappropriation de l’espace universitaire, créant d’intenses débats sur le rôle de l’université, la pratique de la démocratie, les attentes par rapport au monde du travail, mais aussi sur les conditions d’élargissement de la lutte aux salariés, en particulier aux plus précaires d’entre eux.
Rédigé par un groupe d’étudiant-e-s qui ont voulu prolonger ainsi leur engagement, estimant que le retrait du CPE n’était qu’une étape, l’ouvrage
rassemble des témoignages, des portraits, des documents et des photos recueillis au fur et à mesure du mouvement. Il propose une analyse des différentes questions posées par et pendant la lutte. C’est bien du devenir de l’enseignement supérieur et de l’éducation publique dont il est question, mais aussi de la dégradation du travail et de l’emploi. Plus largement, le refus de la précarité et de la soumission au marché, exprimé par d’autres mouvements étudiants en Grèce et en Chili, ne porte-t-il pas à l’aspiration à une nouvelle logique de société ?

11,50 €
Parution : Mars 2007
279 pages
ISBN : 978-2-8495-0134-4
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