Bombay, Rivages des possibles : Carnets de voyage dans la planète altermondialiste

Les auteurs, compagnons de route du mouvement altermondialiste et passionnés de l’Inde, ont voulu témoigner par les carnets de voyage de sept personnages, des tentatives de quelques-uns à Paris, à Jabalpur ou à Bogota.
Ces carnets sont les chroniques intimes d’une période de basculement du monde, des turbulences de la mondialisation et de sa contestation. Le départ au forum de Bombay, en janvier 2004, est pour chacun des personnages un voyage, de ceux qui laissent le voyageur « essoré comme une vieille chemise » selon l’expression de Nicolas Bouvier, de ceux qui confrontent à la complexité du monde, à ses violences et à ses résistances. Grâce à la construction chorale et chronologique, le lecteur est à la fois indien, français ou colombien, sur les coulisses ou sur la scène, dans les pensées et sentiments d’un organisateur indien, Suraj, vieux sage des luttes ouvrieères ou d’une jeune enseignante française, interprète engagée. Il traverse l’Inde des villages avec Vijaya, une militante associative, animatrice de groupes de femmes. A ses côtés, il rencontre une leader indienne, assise en lotus dans un cercle de paysans et traverse le bidonville où vit son cousin. Aux côtés de Phil, il dialogue avec un entrepreneur franco-indien et vit la frénésie de Bombay. Avec Étienne, il vibre aux témoignages des intouchables et s’exalte de la gaîté chaleureuse dans les rues du forum. Avec Ana, il s’enfonce dans l’Inde du sud, les canaux du Kerala. Avec Delphine, il se perd dans l’effervescence de Bombay et retrouve une fierté oubliée.
Héros ordinaires d’un monde qui se cherche au travers des tempêtes des années 2000, ils nous font vivre par leurs carnets Bombay la cité des possibles, un rêve partagé le temps d’une escale, le temps de rompre avec cette idéologie pernicieuse de la marchandisation de toute chose et l’idée qu’il n’y aurait pas d’autre issue.