J'aurais voulu que tout soit autrement

Le narrateur est-il un guerrier farouche, un vil séducteur, un Don Juan moderne ? Non, rien de tout cela. Il serait même le contraire, un personnage de l’ombre, anxieux, solitaire, hanté par des rêves qu’il n’ose même pas nommer. Le terme de «conquêtes» est à prendre ici avec distance. Le ton est celui d’un humour désabusé, d’une mélancolie qui refuse de se laisser charmer à ses propres atours. Et aussi d’un effacement qui est celui du narrateur. Non par choix, mais par incapacité à exister autrement que dans l’attente d’une rencontre qui n’arrive jamais. Ces rencontres, qu’elles soient amoureuses, amicales ou familiales, ne peuvent être que manquées.