Esclavages et abolitions en terres d'islam : Tunisie, Arabie saoudite, Maroc, Mauritanie, Soudan

Tunisie, Arabie saoudite, Maroc, Mauritanie, Soudan
Auteur : Roger Botte

Editeur : André Versaille

Pourquoi le Coran n'a-t-il pas clairement interdit l'esclavage comme il l'a fait pour la boisson, les jeux de hasard et l'usure ? Du coup, la nécessité de sa suppression n'est apparue que sous les pressions de l'Occident et elle n'a été rendue possible que grâce à des ruses jurisprudentielles. Retour sur l'histoire de l'esclavage en terres d'islam.

Comment la malédiction biblique de Cham (condamnation à l’esclavage et châtiment par la noirceur de l’épiderme de sa descendance) fut-elle détournée en terre d’islam afin de justifier l’esclavage des Noirs ?
Le Coran a-t-il vraiment programmé la fin de l’esclavage ? Pourquoi Muhammad qui aurait pu l’interdire, comme il a prohibé l’alcool, les jeux de hasard et l’usure, ne l’a-t-il pas fait ? La suppression de l’esclavage en islam ne se serait-elle accomplie que contrainte par de fermes pressions extérieures ? Voici quelques-unes des nombreuses questions soulevées par cet ouvrage.
L’auteur analyse et compare les situations en Tunisie (où le décret d’affranchissement, en 1846, précède de deux ans l’abolition en France) ; en Arabie saoudite (où la Mecque, territoire sacré, fut longtemps un marché d’esclaves) ; au Maroc (où l’esclavage ne fut jamais formellement aboli) ; en Mauritanie (où d’anciens esclaves doutent encore de l’efficacité de l’abolition étatique et ne jugent valide que la formule religieuse d’affranchissement prononcée par le maître) et au Soudan (où l’esclavage a connu une résurgence dans le cadre de la guerre civile de 1983 à 2005).
Il montre encore comment, au moment des abolitions, les jurisconsultes musulmans ont déployé subterfuges, fictions légales ou ruses jurisprudentielles pour faire concorder réalité sociale et légalité divine, et comment, partout, les maîtres d’esclaves résistèrent opiniâtrement à la disparition de ce “droit de Dieu”, jusqu’à appeler au jihad.
Si l’on estime qu’aucune institution du droit musulman ne peut être considérée comme abrogée, quand bien même elle serait tombée en désuétude, on comprend qu’un peu partout dans le monde musulman, des juristes ou des islamistes continuent de soutenir que l’esclavage, sous certaines conditions, est toujours permis.
Loin des polémiques partisanes, Roger Botte nous donne un livre indispensable pour saisir une question qui fait largement débat aujourd’hui.

30,40 €
Parution : Août 2010
388 pages
ISBN : 978-2-8749-5084-1
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