Plus rien ne pense aux restes

Auteur : Véronique Breyer

Editeur : L'Act Mem

La parole poétique parle-t-elle plus fort que la pulsion de mort ? Bien entendu et nous savons qu'elle devient sans limite quand elle se donne à regarder le monde. A l'écoute de la syntaxe folle de l'Histoire, l'écriture de Véronique Breyer soutient la pensée du néant et, à travers une série de détails mémorables, elle fait face à l'agitation criminelle de notre époque. Quatre séquences denses et inspirées soutiennent la vue de ce qui est. Des bouches tremblées d'épuisement au noir intense dans le geste même d'écrire, le corps ici est l'éveilleur de la douleur profonde. Mais " nous avons l'art pour que la vérité ne nous fasse pas périr " (Nietzsche), autrement dit, nous avons la perspective du poème ample pour supporter l'insupportable vision de la condition humaine dévoilée. Décollé de Dieu l'homme s'est ouvert un destin propre - exil, vénération des idoles, charnier - ceux qui croient à la mort se nourrissent de périls et d'obscurité. C'est une vieille histoire, devant laquelle cette poésie sans concession ne cède pas. J'entends dans ce livre des fers qui s'entrechoquent et la folie de ceux qui se pendent à la même corde, j'entends surtout une parole qui se démarque radicalement du ressentiment aveugle et, avec vaillance, passe par-dessus l'ombre du temps. Quelque chose, oui, vient plier sous la détresse mais la raison perçoit la souveraineté d'un gai savoir. Pascal Boulanger

16,01 €
Parution : Avril 2006
106 pages
ISBN : 978-2-8766-1384-3
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